Ceux qui pensaient que la rencontre-débat organisée, hier au Méridien, par le Forum de Ouest Tribune, et dont l’invité du jour était le wali d’Oran, n’allait être qu’une redite d’informations locales déjà consommées, qu’une conversation restreinte pleine de clichés, ont eu tort. Aux organisateurs, M. Zâalane Abdelghani n’a imposé, au préalable, aucune restriction sur les thèmes à débattre, les dossiers à mettre sur le tapis, les sujets sur lesquels devait s’articulait son «interrogatoire» par l’auditoire, les profils des interlocuteurs autorisés à prendre le microphone… Du coup, le débat était très ouvert, l’échange libre, sans tabou aucun. Seul bémol : un vrai ratage dans le rôle d’attribution de la parole aux intervenants, marqué par une iniquité, certes involontaire, mais dont c’était les professionnels de l’information qui ont payé les frais, d’autant que cette «inhabilité» de gestion d’audience était assortie d’un bien pire choix de ceux -ou plutôt celles- à qui on avait confié la simple et fine tâche de remettre à qui de droit le micro baladeur.

Le wali d’Oran s’est, délibérément, attardé dans son allocution d’introduction avant de laisser la place au jeu des questions/réponses. Ce faisant, il a répondu à pas mal de questions qu’on s’apprêtait à lui poser. Sachant pertinemment que le logement allait être un des leitmotivs du débat, aussi, le wali a-t-il préféré mettre sur le tapis, à l’avance, ce lourd et non moins délicat dossier. Il devait forcément l’évoquer, d’ailleurs, puisqu’il s’est prêté, au préambule de son allocution, à un diagnostic de la wilaya dont il tient les rênes depuis deux mois et demi, où il a eu donc à énumérer les priorités de cette collectivité métropolitaine et, partant, les axes de son plan d’action. «J’aborde ici le dossier logement au sens le plus large du mot, mais pas seulement sous l’angle attribution. Quand on parle logement, on parle forcément aussi de l’habitat précaire, de la viabilisation, de la régularisation foncière, et de tous les autres aspects indissociablement liés», a-t-il tenu à préciser. Mais pour mieux informer les Oranais, il fallait, pour le premier responsable de la wilaya, livrer des éléments concrets quitte à se répéter. Rappelant le lancement effectif, début décembre dernier, de 14.700 logements sociaux, type LPL, répartis sur 22 sites et confiés à six entreprises étrangères, le wali a indiqué que 10.300 autres unités, du même segment d’habitat, seront lancées avant la fin du 1er trimestre de l’année en cours. Il en a donné le détail : 4.400 pour le relogement des habitants des Planteurs (sur un programme RHP initial de 6.000 destiné à ce quartier-bidonville), 5.000 autres représentant un quota additif accordé par le 1er ministère au profit du même quartier et 1.300 autres unités représentant le reliquat d’anciens programmes. Outre ces 10.300 logements sociaux dont les chantiers respectifs seront lancés, en bloc, avant fin janvier, il y a aussi les 10.000 logements location-vente (AADL), 13.000 logements LPP (ENPI) et 6.500 logements LPA (OPGI, agence foncière, promoteurs privés), soit donc un total de 54.500 logements qui seront lancés avant le 31 mars prochain et ce, «sans compter le programme 2014 à venir, dont on ignore la consistance pour l’heure», a encore affirmé l’hôte du forum. L’attribution ? «A l’exception du cas des Planteurs, les clés seront remises aux titulaires de pré-affectations, au nombre de 6.068 dont 3.279 pour la seule commune d’Oran, dès l’achèvement des logements, dont les sites connaissent des taux d’avancement différents, pratiquement entre 20 et 90%». Dans le même enchaînement, le wali évoquera le projet de la ville nouvelle -étant donné qu’il s’agit là en premier lieu d’un pôle urbain porteur de programmes de logements- précisant encore une fois, si besoin est, que ce projet n’a pas été annulé mais juste délocalisé de Oued Tlélat vers le côté sud-ouest, précisément du côté Aïn El-Beïda/Misserghine. «Les procédures de distraction des terrains au profit de ce projet sont en cours. Parallèlement, il est question d’une étude pour le déplacement des réseaux primaires», a-t-il fait savoir. Abordant le dossier investissement, M. Zâalane a annoncé qu’il tiendra, d’ici peu, une rencontre regroupant tous les acteurs concernés pour identifier «où ça ne marche pas», sur fond d’un bilan très timide : sur 346 avalisés par le Calpiref, seulement 11 investisseurs privés ont retiré le permis de construire. «De la sorte, les investisseurs traînards seront débusqués, de même que les administrateurs qui bloquent», a expliqué le wali, ajoutant, dans la foulée, que «la notion de l’Etat interventionniste est révolue». Et comme la modernisation d’Oran s’impose d’elle-même en «maître mot» dans tous les évènements médiatiques qui ponctuent la scène locale, il était hors de question de ne pas s’y arrêter longuement. Dans ce registre, l’on retiendra notamment que les autorités locales ont solennellement renouvelé leur confiance en la même société chinoise, qui réalise le stade de football, pour lui confier le reste des lots à venir du complexe sportif de Belgaïd, et pour lesquels un réajustement consistant en une 2e tranche de 12 milliards de DA vient d’être fraîchement notifié à la wilaya au titre du budget d’équipement 2014. Encore faut-il que la wilaya ait le consentement du gouvernement pour confier ces lots aux mêmes Chinois par «gré à gré», ce dont pour lequel s’emploie déjà le wali en personne.

 

Source : Le Quotidien d’Oran du 20.01.2014

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