Un bout de papier à la main droite, s’appuyant difficilement avec l’autre main sur la porte vitrée qui donne directement sur l’imposante avenue du 1er-Novembre où des rayons de soleil ont fait leur apparition en cette journée de mardi, après deux jours de grisaille, Salah est obligé de se prêter au jeu de pousse-toi de là que je m’y mette, pour pouvoir se tenir en place devant la foule nombreuse qui se trouve sous ses pieds.

Un bout de papier à la main droite, s’appuyant difficilement avec l’autre main sur la porte vitrée qui donne directement sur l’imposante avenue du 1er-Novembre où des rayons de soleil ont fait leur apparition en cette journée de mardi, après deux jours de grisaille, Salah est obligé de se prêter au jeu de pousse-toi de là que je m’y mette, pour pouvoir se tenir en place devant la foule nombreuse qui se trouve sous ses pieds.

Des dizaines de personnes attendent impatiemment l’ouverture des portes de la Caisse de sécurité pour nos-salariés (CASNOS) de la place des Martyrs d’Alger, après la pause de midi. La raison de ce rassemblement ? Récupérer le précieux document de «non-affiliation à la sécurité sociale» exigé dans le dossier de l’AADL. «C’est insensé ! Normalement, ils trouvent une solution pour que l’agence fonctionne sans arrêt», se plaint une femme qui s’efforce de se rapprocher le maximum de l’entrée en fixant avec son téléphone portable l’heure. «Il est 12h55, patientons encore cinq minutes», indique-t-elle en réponse à une autre dame qui semblait nerveuse. À 13h tapantes, la foule se fond dans le grand hall, et en une fraction de seconde, l’entrée de l’agence se dégage. Direction : le guichet de non-affiliation, de loin le plus sollicité de toute l’agence. Et désormais, c’est à l’intérieur que le jeu des «pousses-pousses» et de «la queue leu leu» se poursuit.
Ce genre de scènes est désormais légion dans les différentes caisses de sécurité sociale (CNAS et CASNos) depuis l’avènement de l’AADL 2, plus particulièrement ces dernières semaines lorsque les postulants à la formule location-vente ont eu le feu vert de constituer leur dossier. De mémoire des employés et des responsables de la CASNOS et de la CNAS, et même des services de l’état civil des mairies, on n’a jamais connu une telle ruée. L’engouement est exceptionnel, et il ne se passe pas un jour sans qu’on observe des files interminables, notamment pour le retrait. La demande est telle que les responsables de la caisse ont été obligés de réorganiser la procédure en limitant la demande de ce document dans la matinée alors que le dépôt est prévu dans l’après-midi du lendemain. Il suffit de présenter un acte de naissance et une copie de la pièce d’identité. En outre, le nombre des communes dans lesquelles résident les demandeurs a été réduit, ce qui explique le rétrécissement des délais du retrait à 24 heures au lieu d’une semaine. «C’est mieux comme ça et ceci nous évite beaucoup de désagréments devant les nombreuses demandes qu’on reçoit quotidiennement. Ça permet surtout aux postulants de l’AADL de constituer leur dossier dans les plus brefs délais», nous explique-t-on sur place.

La CASNOS répond  en 24 heures

Les files d’hommes et de femmes paraissent interminables et découragent a priori plus d’un. Cependant, on «liquide» comme on peut et en quelques minutes, plusieurs citoyens sont déjà repartis avec leur «non-affiliation». Les femmes sont autant nombreuses que les hommes. Peut-être un peu plus même. «Normal, puisque nos maris travaillent, ils ne peuvent s’en occuper», nous affirme Souad, toute exaltée à l’idée de pouvoir bénéficier, pourquoi pas dans quelques mois, espère-t-elle, d’un logement décent après des années de souffrances qui ont vu son époux et leurs quatre enfants voyager d’un quartier à l’autre et vaguer d’une maison à l’autre en louant selon les moyens du bord. L’autre explication réside dans le fait que la majorité des demandes de non-affiliation concerne bien évidemment les femmes au foyer et dont les conjoints ont fait la demande AADL. «Moi, je suis prêt à patienter jusqu’à ce soir, l’essentiel est que je récupère le sésame pour boucler mon dossier», nous affirme Réda, un jeune fonctionnaire de 39 ans, père de deux enfants, qui croit dur comme fer qu’il touchera bientôt du bois. L’espoir est le mot d’ordre qu’on a senti chez la majorité de ces citoyens souscripteurs au logement AADL. «On y croit sérieusement cette fois-ci», résume Ali l’état d’esprit des concernés.

À la CNAS, la pression est moindre, mais le bureau du document de non-affiliation attire plus de monde qu’ailleurs, comme nous l’avons constaté à l’agence de Bab El-Oued. Contrairement à la CASNOS, le précieux document peut être remis le jour même, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle pour ceux qui sont pressés.
Dans les mairies, le constat est pareil. Le service de l’état civil des communes est pris d’assaut.

Fiche familiale, acte  de naissance, certificat de résidence…

Fiches familiales, actes de naissance et certificats de résidence volent de toutes parts. «Fort heureusement que le dossier n’est pas trop chargé. C’est convenable quand même», concède Nadir, rencontré à l’APC de Bologhine qui ne connaît pas, à vrai dire, une grande affluence ; en tout cas pas autant qu’à l’APC de Bab El- Oued. «Normal, ce n’est pas la même densité démographique. Ici, AADL ou pas, on ne risque pas de chômer et la salle ne désemplit jamais», explique un préposé au guichet qui reconnaît cependant que la demande des documents de l’état civil a augmenté avec l’AADL. Et les problèmes aussi. Explications : «Les gens font parfois avec la précipitation. Et franchement, certains ne sont pas du tout coopératifs et s’entêtent à avoir toujours raison alors qu’ils sont dans le faux», nous confie-t-il entre deux signatures. L’Administration est-elle exempte de tous reproches ? Pas si sûr si l’on se fie aux confessions de certains citoyens qui nous révèlent, documents à l’appui, des anomalies flagrantes. «J’étais tout heureux de retirer l’acte de naissance de mon épouse, mais, à ma grande surprise, je constate néant sur la mention mariage. Quand j’ai signalé cette erreur, ils m’ont demandé l’acte de naissance 12 S et d’attendre deux jours pour rectifier le tir. Résultats des courses, deux jours de perdus et des va-et- vient interminables», constate avec amertume Ahmed qui prépare son dossier AADL. «Ce n’est pas méchant, positive-t-il, le plus important est que mon dossier soit accepté définitivement.»

Elmoudjahid

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