Plusieurs dizaines de souscripteurs AADL de 2001 et de 2002 d’Alger ont organisé jeudi un sit-in devant le siège de cette agence pour protester contre les récentes décisions prises par la direction générale qui a remis en cause leur dossier de demande.
Près de 6 000 souscripteurs AADL de 2001 et de 2002 d’Alger risquent, en effet, de ne pas recevoir les clefs de leur logement dans les mois qui viennent, tel que promis par le ministère de tutelle.
La DG de l’AADL a, seize années plus tard…, émis des réserves sur leur dossier. Après un énième contrôle de leurs demandes respectives, réactualisées en 2013, les services de l’AADL exigent un autre document à savoir leur affiliation à la Sécurité sociale. Au moment où ces demandeurs attendent une convocation pour le paiement de la deuxième ou de la troisième tranche, ou la remise des clefs, ne voilà-t-il pas que la DG exige d’eux la fourniture d’une nouvelle pièce qui doit être datée de l’année 2013… “Cette exigence de la part de la DG de l’AADL n’a aucun fondement juridique”, lance tout de go, Mohamed, la cinquantaine révolue.
“Quel rapport y a-t-il entre ma demande et une affiliation à la sécurité sociale ?”, s’interroge désabusé, Rachid, un autre souscripteur, rencontré sur les lieux de la manifestation. “Vous avez fait passer nos dossiers par le filtre plusieurs fois, en 2001, en 2003 et en 2013. Il a fallu attendre 16 années pour que vous réclamiez ce document ? Ce sont, dans leur majorité, des pères de famille qui louent depuis 16 ans et vivant dans des conditions sociales difficiles.” Les manifestants trouvent inadmissible que “les services concernés de l’AADL nous traitent de fraudeurs, de tricheurs”.
Selon eux, certains souscripteurs n’ont pu fournir cette affiliation car, travaillant chez le privé, leur patron ne les a pas déclarés à la Sécurité sociale.

Des mensualités à 85 000 DA !
Ils sont incapables de savoir si le gérant les a déclarés ou non ? Des postulants pour un logement AADL ont changé de société alors que d’autres sont carrément sans emploi. Pour une autre catégorie, les entreprises où ils travaillaient ont été dissoutes. Ce sont autant d’arguments mis en avant par les protestataires pour justifier leur incapacité à ajouter cette pièce à leur dossier. “Nous avons proposé à la DG de l’AADL de régulariser les dossiers pour l’année 2016 mais elle a refusé”, affirme un souscripteur.
Un directeur central à l’AADL nous a expliqué que c’est la CNL (Caisse nationale du logement) qui a exigé l’affiliation pour justifier l’aide des 700 000 DA. “C’est faux, cette institution ne réclame pas ce document”, argue Mohamed. L’autre problématique évoquée par les frondeurs a trait à la limitation d’âge, imposée par l’AADL. “Des gens qui ont déposé leur dossier en 2001 avaient 50 ou 55 ans, voire plus. Seize années après, ils ont dépassé la soixantaine. Certains sont partis à la retraite, d’autres sont décédés…”, précise notre interlocuteur. Ceux qui ont atteint 70 ans ont été convoqués chez le notaire. Une fois là-bas, ils étaient surpris par l’annonce de la sentence : “Étant donné votre âge avancé, vous ne pourrez bénéficier de ce logement sauf si vous le payez cash !”
À d’autres, on a fixé les mensualités entrant dans l’échéancier du paiement du logement à 85 000 DA, 45 000 DA. “Comment un retraité pourra-t-il assurer chaque mois ces échéances ?”, se demande une dame dont l’âge avoisine les 70 ans.
Pourtant, il existe des solutions, suggèrent les contestataires, comme le transfert du dossier vers le conjoint ou les enfants qui sont plus à même de s’acquitter de ce remboursement. Ces derniers peuvent se porter garants et s’engager pour payer ce logement.

Source: Liberté le 17-12-2016

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