BOUMERDES – Les règles de construction et d’urbanisme ont connu d’importants changements et modifications suite au séisme destructeur, qui a frappé Boumerdes et d’autres wilayas avoisinantes en 2003, selon les observations émises au titre de rencontres scientifiques et journées d’études organisées dans la wilaya durant les années ayant suivi cette catastrophe naturelle.

Parmi les modifications mises en exergue au cours de ces manifestations, organisées à l’initiative du ministère de l’Habitat et de l’urbanisme, en collaboration avec le Centre national de recherche appliquée en génie parasismique et des services de la wilaya, la reclassification de Boumerdes de « Zone sismique de type 2 à type 3 » avec pour effet immédiat une « remise à niveau » de tous les projets de logement et d’urbanisme en réalisation ou prévus au lancement dans la wilaya.

Les zones situées au niveau de l’épicentre du tremblement de terre ainsi que celles situées tout au long de la faille sismique ont également bénéficié d’un reclassement, faisant l’objet d’une prise en charge au titre des Plans directeur d’aménagement et d’urbanisme (PDAU), dont la révision est toujours en cours.

Il est à noter que le séisme du 21 mai 2003 a été à l’origine d’une surélévation de l’ordre de 40 cm de l’écorce terrestre sur le littoral de Boumerdes, par rapport au niveau de la mer, selon les chercheurs du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique, qui ont assuré que ce phénomène n’a pas été suivi d’un reflux des eaux, réfutant ainsi l’hypothèse du « repli de la mer vers l’intérieur ».

Les experts ont affirmé que cet important mouvement subi par l’écorce terrestre, visible à l’œil nu, tout le long du littoral de la wilaya, allant de Boudouaou à Dellys, est une résultante de ce séisme qui a atteint une amplitude de 6,8 degrés sur l’échelle ouverte de Richter.

C’est dans ce contexte que le directeur du Centre, Mohamed Belazougui, qui intervenait à l’occasion du 8eme anniversaire du séisme, avait appelé à en tirer les enseignements nécessaires « pour ne pas rééditer les fautes ayant entaché le secteur de la construction, à l’origine des dégâts occasionnés par le séisme », soulignant que cela impose « une stricte application de la législation régissant les constructions parasismiques ».

« Le séisme en lui-même ne tue pas mais plutôt la mauvaise qualité des constructions », avait-il alors déclaré.

Depuis 2010, l’Algérie a enregistré l’adoption et révision de cinq versions de règles parasismiques (RPA), représentées par la version RPA 1981, qui fut la première promulguée dans le domaine, en remplacement de la version européenne qui ne répondait plus aux besoins nationaux. Elle fut mise à jour en 1983, avant sa révision en 1988 puis en 1999, suivi par la promulgation de la 5eme version RPA 2003, suite au séisme du 21 mai de la même année, ayant frappé Boumerdes et nombre de wilayas avoisinantes.

La version RPA de 1999 amendée par celle de 2003 sont considérées comme les plus complètes dans le domaine. Sachant que l’élaboration des paramètres parasismiques et autres règles de construction techniques, englobés dans ces différentes versions s’est faite au diapason de l’évolution des expériences acquises sur le terrain, par l’Algérie, suite à la succession de nombreux séismes (une dizaine).

Entamée depuis 2008, la révision des règles parasismiques vise à trouver de véritables solutions aux contraintes rencontrées sur le terrain, lors de cette catastrophe naturelle, tout en les actualisant en tirant des leçons de chaque expérience, la dernière en date étant celle de 2003, ayant donné lieu à de nombreux enrichissements pour accompagner les développements technologiques en cours en matière de construction.

Le Centre national de recherche appliquée en génie parasismique est une résultante du séisme de Chlef (ex- El Asnam) du 10 octobre 1980, qui a donné lieu a une prise de conscience du risque lié à de futures catastrophes identiques dans d’autres régions du pays.

La structure fait figure de pôle de référence en matière de développement des informations liées au génie parasismique et de la prévention et réduction du risque sismique au niveau national.

 

Source : APS du 19.05.18

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