Le blocage des projets de VRD risque de compromettre les opérations d’éradication des chalets.

Les projets de logements, toutes formules confondues, connaissent des retards importants dans la wilaya de Boumerdès. Pour s’en assurer, il suffit de rappeler que l’éradication des sites de chalets était annoncée pour fin décembre 2017. A ce jour il n’en est rien. La raison est simple : les logements sociaux locatifs qui devaient servir au relogement ne sont pas encore prêts.

Pourtant, un nombre important est finalisé, à l’exemple des 600 logts sociaux d’El Kerma, que les Chinois ont achevés depuis plus d’une année, mais qui n’ont pas été distribués faute de viabilisation. D’autres cas d’achèvement des constructions existent, mais sans livraison, pour le même motif. Le problème à l’origine de ces retards est d’ordre financier.

Mais d’autres écueils viennent se greffer en aval. Il s’agit des retards dans la réalisation du bâti. Des entrepreneurs créanciers auprès du maître de l’ouvrage, l’OPGI, ne peuvent pas poursuivre les travaux, car les projets de voirie et réseaux divers (VRD) sont conditionnés par un pourcentage de 65% d’avancement des chantiers. Il est donc facile d’imaginer la partie de dominos qui est en train de se jouer, au grand dam des citoyens demandeurs de logements.

A la direction du logement, on avance que sur 14 907 logements sociaux, y compris ceux destinés aux occupants des habitations précaires, 5 900  ont vu leurs voiries et réseaux divers réalisés. Les 9 000 restants ont basculé en 2018, après la réception de 40 milliards de centimes. La consommation de cette première tranche devrait s’effectuer d’ici juin prochain. Néanmoins, il faut préciser qu’il est question uniquement des VRD primaires et secondaires (extra-muros), à la charge du service public.

Les promoteurs, eux, se chargent des VRD secondaires (intra-muros). Le plan de masse du projet délimite le périmètre de chaque intervenant. Mais c’est au niveau du service public qu’il y a eu cafouillage, à cause d’abord du manque de coordination entre les différents intervenants et des retards dans l’exécution des travaux de viabilisation par la direction de l’urbanisme, dont la tâche englobe plusieurs modules, à savoir les amenées, les routes, les réseaux d’AEP, d’électricité et d’assainissement.

Le ministère avait, à la fin de 2015, décidé de confier les projets de VRD en suspens à l’OPGI. Ce dernier avait bénéficié d’une enveloppe  de un milliard de dinars pour achever en priorité les logements sociaux destinés aux habitants des chalets. Cependant, le ministère vient d’annuler le transfert des VRD à l’OPGI pour le rendre à  la direction de l’urbanisme. Cette redéfinition des missions ne va pas sans perte de temps. Selon le directeur de l’urbanisme et de la construction, M. Alioua, sur 19 projets, 16 ont été réalisés, soit 4974 logements LPL, pour un montant de 1,15 milliard de dinars d’une enveloppe initiale de 1,77 milliard.

De plus, les projets des autres formules de logements ayant dépassé les 65% d’avancement pour prétendre aux VRD, à l’exemple de Larbaâtache (200), Hamadi (500), Corso (400), Si Mustapha (300) et d’autres encore, comme l’AADL de Khemis El Khechna (700 + 300)  n’ont même pas reçu d’autorisation de programme (AP). Quant aux logements LSP et LPA (5 sites), ils se trouvent pour la plupart dans des zones urbaines déjà viabilisées, mais les crédits tardent à venir.

L’aménagement urbain en souffrance

«Depuis 2014, aucune opération d’aménagement urbain n’a été lancée». c’est ce qu’a précisé le directeur de l’urbanisme et de la construction (DUC) de Boumerdès.

Selon lui, au cours de la période 2015/2017, 28 sites ont fait l’objet d’aménagement pour un montant de 1,63 milliard de dinars, alors que 13 chantiers sont en cours.

Néanmoins, on avance que le ralentissement des travaux serait dû à la baisse des crédits. A fin 2017, toutes les opérations centralisées ont été achevées, alors que les projets décentralisées n’en sont qu’à 50% pour une première tranche.

A signaler que l’aménagement du centre-ville de Bordj Ménaïel, qui connaît un grand retard, a été payé à hauteur de 52%. Aux Issers, le projet est bloqué depuis plus de 4 ans.

Idem à Naciria, où l’opération d’amélioration urbaine lancée en 2013 au village de Boumraou a été suspendue le temps d’achever les chantiers du gaz et de rénovation des réseaux d’AEP, qui eux aussi sont à l’arrêt faute de crédits

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