Le siège du Conseil de la nation a abrité hier une journée parlementaire consacrée au secteur de l’habitat. Intitulée “Politique du logement, de l’urbanisme et de la ville : bilan et perspectives”, cette journée a visé beaucoup plus à glorifier le bilan des deux dernières décennies. Le ton a d’ailleurs été donné par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui, lors de son allocution d’ouverture, a clairement signifié que cette journée a pour but de mettre en lumière tout ce qui a été réalisé dans le secteur du logement.
Faisant son plaidoyer pour les réalisations du secteur, le président du Conseil de la nation a affirmé que des millions d’Algériens ont bénéficié de logement sous l’ère Bouteflika. Abdelkader Bensalah a également évoqué ceux qui, selon lui, ont regagné leur village dans le cadre de l’aide à l’habitat rural grâce à la réconciliation nationale. Pour le deuxième homme de l’État, “c’est là, une vérité qu’il faut mettre en évidence”. Prenant le relais, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, a affirmé que durant les deux décennies passées, l’Algérie
a construit 4,3 millions de logements.
Une performance qui est, selon lui, inégalable dans le monde. Par mandat, les chiffres du ministère font ressortir 693 280 logements entre 1999 et 2004, 1 045 360 entre 2004 et 2009, 1 243 938 entre 2009
et 2014 et 1 274 240 entre 2015 et 2019. Le ministre a indiqué que 1 270 000 familles ont été relogées dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire.
Le ministre a profité pour mettre en relief le satisfecit de l’institution onusienne quant à la démarche de l’Algérie en matière de logement. Par ailleurs, il a brandi également le LPP en précisant que
20 000 Algériens établis à l’étranger ont souscrit à la formule et 11 500 ont déjà fait leur choix du site. Il a, par ailleurs, évoqué la réalisation des nouvelles villes de Sidi Abdellah et de Bouinan ainsi que le projet de la Grande Mosquée d’Alger mais surtout l’apport financier consenti par l’État dans le logement. Il a indiqué à ce propos que l’État débourse 6 millions de dinars pour un logement AADL et il est cédé au citoyen autour de 2 millions de dinars. Ce sont donc 4 millions de dinars qui sont déboursés par l’État, a-t-il précisé. L’intervention du ministre de l’Habitat était bien émaillée de chiffres pouvant faire croire que la crise du logement en Algérie est vaincue.
Mais ce qui a été occulté par le ministre c’est que malgré tous ces chiffres, la demande reste importante. Une demande qui n’inclut pas celle concernant les 250 000 logements qui arrivent annuellement, mais qui datent des années précédentes. Le ministre n’a pas jugé utile d’expliquer comment en 2019, des citoyens ayant souscrit à un logement AADL en 2001, sont toujours en attente de la réception de leur logement.

Source; Liberté du 20/02/2019

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