Pour bien se loger à travers les 57 communes de la capitale, les millions d’Algérois s’inscrivent sur les listes de nombreux programmes : LSP, LPP, LPA, ENPI et AADL.

En s’inscrivant auprès des APC ou des bureaux compétents, ces milliers de familles franchissent un cap et espèrent ainsi se voir affecterun logement rapidement. Mais parfois, les délais d’attente dépassent le raisonnable. A Aïn El Melha, les souscripteurs au programme AADL 1 ont bloqué la route et exigé des explications de la part des cadres dirigeants de l’entreprise. Nous avions alors rencontré Sofiane, père de quatre enfants, qui attendait son logement depuis une décennie !

Celui-ci avait rapporté que plusieurs cérémonies de remise des clefs ont été organisées, mais à chaque fois, aucune clef n’a été remise. La frustration avait atteint un point où ces centaines de familles ont manifesté leur colère en pleine autoroute. La gendarmerie avait dû intervenir pour calmer les esprits. Sofiane nous a déclaré que les problèmes de retard ont été réglés, «Sonelgaz est intervenu pour résoudre le problème car la balle était dans leur camp».

Pour se loger, tout est question de moyens, mais surtout d’argent. Pour ceux qui ont des problèmes financiers, le seul moyen d’obtenir un toit est de déposer un dossier administratif complet auprès de l’APC. En 2018, l’ancien wali d’Alger Abdelkader Zoukh avait annoncé que 100 000 logements avaient été donnés, toutes catégories confondues. Aujourd’hui, selon les derniers chiffres, le nombre total avoisine les 136 000 logements rien que pour la capitale. A travers Alger, dans les communes défavorisées, les habitants sont toujours en attente et la colère est toujours là.

A La Casbah, les maisons s’effondrent les unes après les autres sur leurs occupants. Dans l’édition du 2 septembre 2019, El Watan a rapporté que ces familles ont finalement bénéficié d’un toit, elles ont été relogées entre les communes de Ouled Fayet et des Eucalyptus. Mais combien d’autres sont toujours en attente ? Les chiffres réels n’ont pas été communiqués.

Rappelons juste que le dernier programme mis sur pied par le ministère de l’Habitat, à savoir LPA ou logement promotionnel aidé, instaurépour soulager le programme LSP, est incroyablement surchargé : 120 000 logements pour le territoire national, la capitale en compte 7000 et le site officiel du ministère de l’Habitat a enregistré, dès le premier jour des inscriptions, pas moins de 80 000 demandes (du 1er au 31 octobre).

Encore et Toujours des promesses

Au niveau de la commune de Sidi M’hamed et plus exactement au 7, rue Akli Issou, 11 membres d’une même famille se tassent dans un logement précaire et sont en attente de l’attribution d’un logement. Selon Nassim Boubadi, l’un des membres de la fratrie, les services de recensement de l’APC se sont déplacés à cinq reprises au niveau du domicile familial, mais jusqu’à présent aucune information ne leur a été communiqué, «toutes nos demandes sont restées sans suite, même mes demandes d’audience auprès du maire afin de plaider notre cause», explique-t-il.

Notre source a par ailleurs expliqué que la situation dans laquelle il se trouve ainsi que les membres de sa famille devient insoutenable. «Nous avons déposé un dossier LSP le 28 août 2014 et nous avons aussi déposé un dossier LPP en date du 15 mars 2015, mais toujours en attente», déclare le jeune homme, précisant que l’une de ces sœurs est divorcée, ce qui lui ouvre ddroit un logement pour elle et ses enfants.

Nous avons essayé de joindre le président de l’APC de Sidi M’hamed afin d’avoir plus d’informations sur le cas mentionné et avoir la version d’un officiel, mais nos tentatives ont échoué. «Nous espérons être relogés à la prochaine opération», poursuit Nassim Boubadi.

Dans nos précédentes éditions, nous avions rapporté des faits similaires au niveau de Bab El Oued et Belouizded. Les souscripteurs au projet 381 logements sociaux participatifs (LSP) de Bordj El Bahri interpellent le Premier ministre, Noureddine Bedoui, sur le retard flagrant dans la livraison de leurs logements, dont le chantier, confié au promoteur Batigec Immobilier, est à l’arrêt, alors que la livraison ne devait pas aller au-delà de 2015.

Face à une telle situation, les souscripteurs victimes n’ont d’autre choix que de s’en remettre aux pouvoirs publics en vue d’une relance réelle des travaux sur le site en question. Les souscripteurs rappellent que plusieurs démarches ont été effectuées pour faire valoir leur droit. Dans le même contexte, plusieurs réunions entre les délégués des souscripteurs et la direction de Batigec sis à Oued-Smar (Alger) ont été tenues en septembre, octobre et novembre 2019.

Toutefois, selon la situation actuelle au niveau du site, les engagements pris par le directeur général de Batigec n’ont pas été rigoureusement respectés, alors qu’un procès-verbal d’engagement a été signé entre les deux partis et à travers lequel il est arrêté que quatre blocs seront livrés en juin 2020 et sept blocs seront livrés en septembre 2020, alors que le reste du projet le sera à une date indéterminée en raison de l’occupation illégale d’une partie de l’assiette.

Poursuivant leurs démarches, les représentants des souscripteurs ont pris attache avec les services de l’Etat, représentés par le directeur du logement de la wilaya d’Alger, le 13/ septembre 2019, qui a annoncé qu’une décision doit être prise au plus haut niveau de l’Etat pour trouver une solution définitive aux projets 381 LSP de Bordj El Bahri.

Il est à rappeler que la quasi-totalité des bénéficiaires possèdent des actes de vente notariés, en règle, et ont payé leurs contributions financières totales sans que leurs logements soient livrés à ce jour !

Une question qui revient souvent : que faire pour débloquer la situation ? En réalité, sortir dans la rue et bloquer la voie publique n’est pas une solution. La colère n’arrange pas les choses. Prenant leur mal en patience, ils attendent encore et s’accrochent à la moindre promesse des autorités.

Source : elwatan du 08 DÉCEMBRE 2019

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