Abdelmajid Tebboune a un faible pour les projets de l’Agence nationale de l’Amélioration et du Développement du Logement (AADL).

Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville ne s’exprime en effet quasi-exclusivement qu’au sujet des projets AADL, au point où se dégage cette impression que le ministre se consacre uniquement à cette tâche.

Il est pour le moins inhabituel de voir un ministre de l’Habitat concentrer l’essentiel de sa communication et de ses efforts autour d’un seul dossier, surtout lorsque l’on constate que d’autres dossiers sont plus urgents. Car pendant que le ministre est concentré sur l’AADL, l’anarchie s’installe partout ailleurs, dans son secteur.

Le marché de la location, par exemple, est une véritable jungle. Dans ce marché non réglementé, les locataires sont laissés pour compte face aux agences immobilières qui prennent leurs aises avec des pratiques obscures et aux propriétaires qui réclament impunément une année de loyer en avance, sans pour autant prendre en charge financièrement les éventuels travaux à effectuer dans la propriété louée. Esseulé et écrasé par l’injustice, le locataire lambda n’a même plus l’illusion de voir l’État le soutenir face à ces pratiques.

Les promotions immobilières sont un autre exemple de chaos ordinaire qui mériterait l’attention du ministre. Les promotions immobilières continuent de pousser comme des champignons sans qu’il n’y ait un contrôle et un suivi rigoureux des autorités. Les délais des chantiers sont rarement respectés et très souvent dépassés de plusieurs mois voire années. Des promotions sont construites en plein cœur des villes, sans pour autant qu’elles soient contraintes de prévoir des parkings ou garages pour les futurs habitants. Parfois, même un accès convenable à la promotion immobilière n’est pas acquis d’avance. Sans compter les malfaçons dans la réalisation, la révision à la hausse des prix, l’exigence de payer cash, l’absence d’espaces verts, de syndics, etc.

Qu’ont en commun ces deux exemples de dossiers laissés à l’abandon ? Ils concernent en règle générale la classe moyenne. Celle qui n’est pas assez pauvre pour prétendre à un logement social, mais qui n’est pas non plus assez riche pour devenir propriétaire de logements déjà construits. Le socle de toute société et de tout pays est sa classe moyenne. Le gouvernement ferait bien de s’en rappeler, au risque de la voir s’effriter.

TSA

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