Une trentaine de souscripteurs de logements LSP, du promoteur Hamoudi Mohamed, ont tenu hier matin, pour la première fois, un sit-in devant le cabinet du wali.

Ils dénoncent ce qu’ils appellent «les dépassements» de ce promoteur, tout en sollicitant «une intervention rapide et effective» de hauts responsables pour dégager une solution à leur problème. Leur représentant nous a raconté sur place la genèse de ce projet de réalisation de 50 logements à la nouvelle ville  Massinissa (commune d’El Khroub) qui a été lancé en 2003. «La plupart d’entre nous ont payé cash, et jusqu’à présent aucun logement n’a été distribué ; plus de 10 ans que ce projet traîne !

Vous vous rendez compte, l’on nous dit que le taux d’avancement des travaux est à 80% !» fulminent les protestataires. Selon eux, ce promoteur a déclaré la construction de 50 logements, mais il en a vendu une centaine qui… n’existent pas ! Très grave ! D’autant plus que ce promoteur demeure injoignable. Pis encore. Toujours selon les protestataires, ce promoteur aurait «un bureau fictif». D’ailleurs, nous révèle leur représentant, un mandat d’arrêt a été lancé contre lui pour une histoire de chèque sans provision. Et de poursuivre, non sans colère : «Le pire c’est que cet escroc a hypothéqué le terrain  à la CNEP pour 9 milliards de dinars ; la Cnep à son tour a saisi les logements et les magasins en les mettant aux enchères.»

Toutes ces victimes s’interrogent sur le bien-fondé d’une telle démarche de la part de la Cnep, qui n’a pas jugé utile d’effectuer une enquête approfondie. Et comment le juge a-t-il signé l’accord de saisie, se demandent-ils encore. La promotion immobilière devient, en l’absence de contrôle et de suivi des organismes de l’Etat, la porte ouverte à touts les dépassements et à toutes les malversations. Sinon, comment expliquer tous ces scandales liés au secteur du logement, qui suscite toutes les convoitises ?

A quand une application rigoureuse des lois ? Où est l’Etat de droit ? D’autres révélations plus sidérantes les unes que les autres sont faites sur ce  promoteur qui aurait également, selon les dires des souscripteurs, contacté des agences immobilières pour leur vendre ces mêmes logements au prix de 5 000 000 de dinars. Sur la base de quoi peut-il vendre des logements non achevés, et qui plus est sans contrat ? Et comment les propriétaires de ces agences et les notaires ont-ils accepté de telles conditions de vente? Autant de questionnements angoissants de la part de ces souscripteurs, qui restent totalement ignorants de leur sort face à cette gabegie généralisée.
Source: El Watan

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