Inscrite à l’actif d’une wilaya de plus d’un million d’habitants, la maigre dotation des 1000 logements promotionnels aidés (LPA) somnole dans les tiroirs d’une administration pour laquelle le temps et l’argent ne sont que des questions subsidiaires.

Notifiée au titre de l’exercice 2019, l’opération fait du surplace, au grand dam des entreprises et de milliers de citoyens. Pour rappel, la direction du logement invite le 25 décembre 2019 les entreprises intéressées à retirer le cahier des charges.

Les soumissionnaires sont par la suite contraints de mettre les bouchées doubles pour ficeler leur dossier, car le dernier délai du dépôt des offres est , nous dit-on, fixé au 10 janvier 2020.

Pour respecter les délais de réalisation de 12 mois, le quota est divisé en petits lots de 50, 40 et 30 logements répartis sur 24 sites dans 12 daïras. Après le choix des terrains, l’opération entre en phase d’hibernation.

Puisque les entreprises ne sont pas encore désignées, les plans de masse non approuvés, les permis de construction non délivrés et les listes des heureux bénéficiaires pas établies. Les tergiversations des services concernés incommodent aussi bien les demandeurs attendant sur des charbons ardents que les entrepreneurs très éprouvés par la pandémie de la Covid-19.

Echaudés par un temps mort qui n’en finit plus, des entrepreneurs crient leur ras-le-bol. «Au lieu de nous aider à surmonter les pertes et l’important manque à gagner générés par la pandémie, les responsables concernés restent de marbre, prennent tout leur temps pour libérer un petit projet de 1000 logements à la charge de 26 entreprises qui ne sont toujours pas désignées.

Cette manière de faire aura inévitablement des répercussions sur les délais de réalisation. Le coût de l’opération pourrait être revu à la hausse», révèlent des entrepreneurs prenant leur mal en patience.

Pour le directeur du logement, le départ de l’ex-secrétaire général de la wilaya a freiné l’opération. «Ficelé, le dossier devait être discuté au niveau du comité technique de la wilaya. Le départ du secrétaire général de la wilaya bloque momentanément l’opération», souligne notre interlocuteur.

Le changement du secrétaire général, limogé quelques semaines après son installation, n’est pas le seul couac à surmonter.

L’établissement des listes des 1000 bénéficiaires s’annonce à la fois difficile et compliquée. Croulant sous plus de 23 000 demandes, la commission de la commune de Sétif, pour ne citer que le cas du chef-lieu de wilaya, n’aura pas la mission facile dans l’élaboration des listes des 200 bénéficiaires ? Apostrophé par El Watan lors de sa dernière visite, Kamel Beldjoud, l’ex-ministre de l’Habitat et actuel ministre de l’Intérieur, avait promis de revoir à la hausse la dotation de la wilaya de Sétif, mais cette déclaration reste au stade des promesses.

 

Elwatan du 15.06.2020

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