Avant la fin de l’année en cours, 6 localités seront raccordées au gaz naturel, selon les prévisions de la direction de l’énergie d’El Tarf. El Aïoun, Raml Souk et Bougous, trois communes frontalières, ne devraient grelotter que pendant une partie de l’hiver. Dans la plaine, ce seront Bouteldja, Aïn Khiar (El Tarf) et Zbiri (Dréan), qui, elles aussi, seront desservies à la date du 11 décembre, qui, rappelons-le, est celle qui commémore les manifestations pour l’indépendance de 1960.

Avant l’année 2000, aucune localité de la wilaya, qui compte 6 daïras et 24 communes, n’était raccordée au gaz naturel, à l’exception d’El Kala, alimentée par un îlot propané, deux grosses citernes de propane approvisionnées par camion. Pour les chefs-lieux qui restent, ceux de la daïra de Bouhadjar et de Ben Mhidi (Berrihane), les contraintes seront levées progressivement au cours de l’année prochaine. En tout, dans les programmes 2010-2014 et 2015-2019, ce sont près de 90 localités qui seront raccordées.

Les 24 sont reliées au réseau de transport de gaz naturel. Le taux de raccordement est de 55 %, soit près de 60 000 foyers et le taux de pénétration est de seulement 35%. La différence ? Le premier indique le nombre de foyers qui ont le gaz à leur porte et le second ceux qui l’ont à l’intérieur et en font usage. La première catégorie, ce sont des ménages qui n’ont pas les ressources pour installer la tuyauterie à l’intérieur, soit tout au plus 50 000 DA. «Nous avons perdu des milliards pour rien», se désole un cadre de la direction de l’énergie. L’écart des 20% comprend aussi les habitations collectives qui n’ont pas de colonnes montantes conformes.

«C’est une wilaya très en retard», s’est exclamé le wali d’El Tarf à l’entame de l’examen du dossier logement. Depuis 1999, curieusement, les compteurs de l’administration sont bloqués pour la période antérieure, la wilaya a bénéficié de 26 000 logements, toutes formules confondues. A ce jour, disent les chiffres officiels, dont il faut se méfier, car le suivi sur le terrain est quasiment inexistant comme l’a mis en évidence l’examen du dossier, 14 000 logements ont été réalisés, dont la majorité ne sont pas encore distribués, 11 600 sont en cours de réalisation, avec des programmes qui remontent à plus de 10 ans, et 200 logements en phase de lancement.

Les causes sont aussi multiples qu’inextricables. C’est «l’irresponsabilité et l’incompétence des responsables et agents de l’administration chargés du suivi», pour le wali d’El Tarf, devant les situations ahurissantes dans lesquelles sont plongés les projets. Il y a eu des projets attribués et lancés sans marché, sans contrat, sans convention, avec un bon de commande ou un ordre de service !

Des projets bloqués, des contentieux, des affaires devant la justice, des protestations dans l’administration et dans la rue avec les citoyens qui attendent leur dû, autant de pressions qui agissent sur les rapports entre les agents de l’État et une foule d’entrepreneurs et de bureaux d’études. Des rapports non conventionnels.

Source: Elwatan le 25-09-2017

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