Sur sa lancée de tourner définitivement la page de l’habitat précaire dans la wilaya de Constantine, l’année 2013 à l’antique Cirta a encore confirmé l’évidence. Armée par l’ambition de relever le défi et «apprivoiser» un dossier qui souvent «échappe au contrôle» pour devenir source de tension et de surenchères, l’administration locale à Constantine a réussi son pari, non seulement d’éradiquer l’habitat précaire dans la wilaya mais aussi de restaurer une confiance entre administration et administrés, dans le chapitre de la gestion du dossier du logement.

En cette fin de l’année 2013, ce sont pas moins de 8 000 familles sur les 10 000 recensées, concernées par le relogement, dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire (RHP) qui ont bénéficié d’un logement décent et un cadre de vie meilleure. Le secteur de l’habitat à Constantine a même inauguré une nouvelle et importante étape, en juillet dernier, celle de prendre en charge les familles vivant à l’étroit. «Le grand effort déployé par les différents intervenants dans les opérations de relogement, conjugué à une organisation et une maîtrise remarquables ont constitué les atouts de cette avancée», a déclaré le secrétaire général de la wilaya, Aziz Benyoucef, à l’APS.

 

Le relogement : presque un non événement

L’aboutissement dans le dossier des bidonvilles dans la capitale de l’est du pays a commencé avec l’adaptation des contrats-programmes, l’accord liant l’administration locale et les comités des quartiers des bidonvilles recensés, comme mode de gestion du dossier. Des pré-affectations ont été délivrées aux bénéficiaires, et les opérations de tirage au sort ont confirmé la volonté de faire disparaître à jamais l’ultime poche de précarité de la ville du Vieux Rocher et à clôturer le dossier des grandes concentrations urbaines anarchiques qui dénaturent depuis plusieurs décennies l’antique Cirta. L’année 2013 a vu le relogement de près de 5 000 familles, transférées dans des appartements neufs. Les opérations concernaient, entre autres, le relogement de 750 familles du désormais ex-baraquement dit Essalem, appelé communément Bessif, situé aux abords de l’oued Boumerzoug, l’un des plus grands bidonvilles que comptait la cité.  «Chaque opération de relogement a apporté son lot d’enseignements à retenir, et nous avons œuvré à nous surpasser à chacune de ces opérations», a encore ajouté Benyoucef à l’APS. Des taudis d’une autre époque, comme ceux des cités Autotraction, Arris-Miloud (ex-rue Charcot) ont été éradiqués et des milliers de familles relogées.

En 2013 aussi, la cité El Gammas a été «soulagée» de la plaie des favelas qui l’ont longtemps défigurée. 737 familles ont quitté pour toujours la vie précaire des sites d’un autre âge. Sans relâche, la débidonvillisation (bien débidonvillisation) de la ville s’est poursuivie dans le calme, la sérénité et l’organisation jusqu’à devenir un fait presque «banal».  C’est ainsi que le baraquement de la cité Frères-Abbès (Oued El Had) avec ses 286 taudis, et les célébrissimes bidonvilles Djaballah 1 et 2 situés aux abords du ravin longeant le quartier populeux d’Oued El Had ont également disparus.

 

Sur la même lancée …

La percée dans le secteur de l’habitat à Constantine s’est poursuivie pour la satisfaction des demandes de logements sous sa formule sociale. Interrompue pendant plus de cinq ans, la distribution de logements publics locatifs (LPL) a repris en 2013. Avec la même dynamique affichée, 1.210 logements publics locatifs, réalisés dans la daïra d’El-Khroub ont été distribués en avril dernier.Le quota est sans précédant dans la daïra réparti entre le chef-lieu de la wilaya (700 unités) et la nouvelle ville Massinissa (500 logements).

En juillet passé, plus de 700 familles habitant des logements de type F1, dans des immeubles construits durant la période coloniale à la cité Boudraâ-Salah, ont été relogées à la ville Massinissa. L’opération constitue le passage à une vitesse supérieure dans la gestion du dossier du logement dans la capitale de l’est du pays.  La débidonvillisation maîtrisée, les efforts et les chantiers en cours de réalisation se sont orientés vers les mal logés, demandeurs de logement sociaux habitant les quartiers de la vieille ville, les zones touchées par le phénomène de glissements jusqu’à ceux occupant les terrasses des immeubles en zones urbaines. L’ambition est grande et le programme de réalisation de logements accordé à la wilaya l’est aussi. 5.000 unités LPL d’un programme de 18.000 unités publiques locatives, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, incessamment réceptionnés, «renforceront» l’effort déployé, a-t-on souligné à la wilaya. En février dernier, un quota supplémentaire de 20.000 logements du même type a été décidé en faveur de la wilaya, au lendemain de la visite de travail du Premier ministre à Constantine.Le programme permettra une «meilleure prise en charge du dossier du logement à caractère social», a estimé le secrétaire général.

 

Aérer la ville et revenir aux normes des outils urbanistiques 

L’éradication des bidonvilles et la récupération d’une cinquantaine d’assiettes de terrain ont permis au chef-lieu de la wilaya de Constantine de «respirer», a affirmé M. Benyoucef. La cité du Vieux Rocher, de l’avis du même responsable, espère également la réalisation des projets d’équipements publics selon les besoins exprimés et la concrétisation de projets en stand by faute de disponnibilité du foncier. Toutefois, aérer la ville et verdoyer la cité tout en préservant le cachet particulier de l’antique Cirta demeurent «l’objectif essentiel». Un premier pas a été adopté dans ce volet, avec le lancement, au début du mois de décembre, du projet de réalisation du parc citadin dans la zone du Bardo, en plein cœur de la ville. Les architectes et urbanistes qui ont crayonné les contours du parc de 65 hectares avaient pour instruction de valoriser le paysage qu’offre le lieu, où s’agencent merveilleusement les gorges étagés du Rhumel, le Pont Sidi Rached, le pont du diable et le Trans-Rhumel. «Il était temps que les règles d’urbanisme prennent le dessus dans la ville», affirmait M. Benyoucef.

 

Capitale 2015 de la culture arabe : Constantine sera belle 

Désignée pour être l’ambassadrice de l’Algérie, de son histoire et de sa culture riche et diversifiée, à l’occasion de la grande manifestation culturelle «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe’’, la ville bimillénaire s’est lancée, en 2013, un nouveau défi, être belle et attractive pour ses hôtes, et s’élever au rang de pôle touristique et culturel durable. Les préparatifs vont bon train et l’imposant programme adopté pour ce grand événement, en matière de réalisation, réhabilitation et d’équipement de différentes structures commence à prendre forme. En cette fin du mois de décembre, les chantiers du pôle culturel comprenant un palais de la culture, une bibliothèque urbaine, un musée, plusieurs galeries, aux côtés d’un musée d’art et d’histoire, d’une salle de spectacles de 3 000 places et d’un palais des expositions sont déjà lancés.

Dans le volet des projets concernés par la réhabilitation, comme la résidence de la wilaya devant être transformée en centre des arts doublé d’un institut de la musique malouf, la medersa devenue centre des figures historiques et culturelles, les entreprises chargées des travaux ont été désignées, et l’installation des chantiers est imminente. Pour le programme d’accompagnement de ces réalisations portant sur la construction de structures d’hébergement, le chantier de l’hôtel Marriott de la chaîne américaine spécialisée dans l’hôtellerie de luxe, est de plus en plus visible. Le dossier de la réhabilitation du chemin des touristes, l’autre curiosité de la ville avance à grands pas.

 

Source : lecourier d’algérie

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