Le Gouvernement semble avoir opté pour la solution «au cas par cas » pour régler le problème des chalets, posé depuis plus de 30 ans.

Le 1er ministre ne dévoilera pas le nouveau programme décidé par le Gouvernement pour la réhabilitation des chalets de Chlef. Montés dés les débuts 80 après le terrible tremblement de terre, ces chalets ont été la cause des émeutes qui ont secoué la ville au temps où Mohamed Ghazi, l’actuel ministre chargé du service public, était wali à Chlef. Les gouvernants veulent les détruire alors que leurs habitants y ont investi leurs vies. Destinés pour une période de 10 ans, ces chalets durent ainsi depuis 33 ans. Le temps a ancré des habitudes de leur rénovation qui ont coûté très cher aux populations. Aujourd’hui, il s’agit de trouver une solution à un problème que le Gouvernement a ignoré durant toutes ces années. « Son règlement ne devra pas être un moyen d’écraser de nombreux quartiers dont les habitants ont bravé le grand froid et les grandes chaleurs qui caractérisent cette région, sans aucune aide de l’Etat », pensent les familles. La couleur a été annoncée par Sellal. Il semble que l’option de réhabilitation des chalets est calculée sur la base d’économies de bout de chandelle dont le Gouvernement n’a pourtant jamais fait cas. Il a été généreux en matière de rallonges budgétaires qu’il distribue en « en veux-tu en voilà » à toutes les wilayas et pour tous les secteurs. «Le budget de l’Etat n’est pas du chewing-gum, il viendra un jour où ça va éclater sur nos têtes», avait dit Sellal lorsqu’il a évoqué la question des chalets. Il a dû se rappeler que l’Etat avait accordé il y a quelques années… 70 millions pour aider les populations à s’en débarrasser pour construire du dur. Ce qui relève de la dérision. Sellal continue sa plaidoirie en faveur d’une austérité financière en soutenant qu’« on ne peut à chaque tournant, jeter de l’argent, pour ce qui est des chalets, plusieurs mesures ont été prises, on vous aidera pour les réhabiliter (au cas par cas), à condition de ne pas en faire des gourbis. » Il arrondit quand même les angles en lançant « Chlef a une culture, des traditions, des références intellectuelles, il faut qu’elle change de visage ».

QUAND LES COMMIS DE L’ETAT COMMENCENT LA CAMPAGNE ELECTORALE

De tous les projets que le Gouvernement Sellal a programmé pour la wilaya de Chlef, celui du port de Tènès est le plus marquant. Ténès, l’antique Cartena, va devenir, selon un membre du Gouvernement, le plus grand port de l’ouest du pays. Pour rappel, Cherchell a été choisi depuis quelques années pour en être le plus grand du centre algérien. Ténès mérite de le devenir, parce qu’elle fait partie d’une wilaya qui constitue, comme affirmé par le 1er ministre, « un carrefour dans l’ensemble régional centre et ouest » appelé à se transformer, selon lui, en « un véritable pôle de développement dans la région du Dahra et de l’Ouarsenis ». En attendant, les populations vivent dans des conditions des plus archaïques non pas parce que le chômage y règne ou que le logement est une denrée rare, mais parce que du chef-lieu aux quartiers éloignés, tous pataugent dans la boue et souffrent surtout du manque d’eau. Lors de la réunion de Sellal, un intervenant lui a fait savoir que les habitants d’un quartier connu sont obligés à porter des bottes pour rentrer chez eux. Il faut croire que les autorités locales ont une autre mission que d’être au service du citoyen. Le P/APW de Chlef l’a crié de toutes ses forces dans la salle. « Nous appelons fakhamat Rais el djoumhouria à se présenter pour un 4e mandat ! », a-t-il martelé. Des Asnamis présents à la réunion avaient rougi de honte devant cette asservissement d’un commis de l’Etat pour soutenir une ambition de pouvoir dont les objectifs doivent lui échapper totalement. Il ne se rend même pas compte que la wilaya de Chlef, riche en ressources en eau, a tout le temps soif. Ses populations continuent d’acheter de l’eau contenue dans des citernes pratiquement non contrôlées. « Le barrage de Sidi Yacob bien rempli pourtant, ne sert à rien, puisque les quartiers n’y sont pas branchés, » nous indique un responsable local. L’on avance que ce barrage contient 180 millions de m3 alors que les besoins de la wilaya sont de 15 millions seulement. « Le réseau de distribution d’eau potable est défectueux, ils viennent juste de lancer l’avis d’appel d’offres pour sa réhabilitation, on attendra encore pour avoir de l’eau dans nos robinets », nous dit un notable de la ville.

«C’EST L’EAU QUI MANQUE LE PLUS»

Autres problèmes, le nouveau pôle universitaire tout autant que le pôle urbain n’ont aucune commodité. Le premier, construit à Ouled Farès, au nord de la ville de Chlef, de 1000 places pédagogiques, un chiffre de «prestige» comme les discours politiques. Les étudiants affirment manquer de tout. «Nous n’avons pas de transport, ni de profs, nous mangeons des soupes avec des petites bêtes, nous avons une bourse qui ne nous suffit pas pour être transportés comme il se doit et manger convenablement», nous dit une jeune étudiante. Un membre du Gouvernement tente de corriger le tir en soutenant que «parce que l’enseignement est gratuit, que les choses se sont tant dégradées»…

Dès son arrivée à ce nouveau pôle, Sellal avait été pris dans un tourbillon humain inimaginable. Une foule dense d’étudiants a accouru vers lui pour lui parler. Il faut dire que c’est lui qui est allé vers les nombreux étudiants qui l’attendaient de pied ferme pour crier leur détresse. Sellal, tout aussi grand qu’il est, avait même trébuché sous la pression des étudiants. Il a fallu que la sécurité intervienne durement pour le libérer d’entre tout ce monde. Tout au long de sa tournée, il entendra « MI ZI RI A ! Viva l’Algérie ! » Ceci, même ceux qui criaient ainsi, avaient l’emblème national entre les mains et scandaient de temps à autre « BOU TE FLI KA ! ». Ce qui est sûr, c’est que c’est le premier grand bain de foule que le 1er ministre a eu depuis qu’il visite le pays, wilaya par wilaya. Le ministre du secteur a déclaré en marge de cette visite que d’importantes mesures seront annoncées la semaine prochaine en faveur des étudiants. Les critères pour accéder aux études de master seront entre autres, probablement revus pour apaiser la contestation dans les campus.

Les autorités locales de Chlef avaient d’ailleurs, évité de faire visiter à Sellal, l’université Hassiba-Benbouali de la ville parce que les étudiants étaient en grève depuis plusieurs jours. Rééditer les événements de Khenchela en ces temps de campagne électorale n’est pas bon pour le moral « des troupes».

Aux habitants de la wilaya qui lui ont réclamé un CHU, Sellal répondra qu’il est difficile de l’avoir mais que Chlef aura droit d’ouvrir certains services hospitalo-universitaires en coordination avec Blida. « C’est la décision qui n’agrée pas la région parce que les autorités doivent savoir que des responsables du secteur de la santé à Blida, dont un a été ministre, ont toujours fait en sorte d’assujettir nos populations aux services de leurs structures respectives pour interdire la concurrence», nous fait savoir un notable. Ceci, notamment les cardiologues de la région, doivent le savoir et le vivre durement depuis longtemps.

 

Source : Lequotidien d’oran

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