Un an après l’installation du Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA), installation censée mettre fin aux soubresauts qui traversaient cette profession, les architectes sont toujours dans l’expectative. Et pour cause, ils sont jusqu’ici sans Tableau national des architectes (TNA). L’inscription sur ce tableau vaut agrément et donc ouvre droit à l’exercice de ce métier. C’est ce que nous explique un architecte. Notre interlocuteur nous exhibe un décret législatif datant de 1994 signé par le président Zeroual et paru dans le numéro 32/1994 du Journal officiel. En effet, l’article 15 de ce décret est des plus explicites. « Nul ne peut se prévaloir de la qualité d’architecte agréé ni exercer cette profession s’il n’est pas inscrit au Tableau national des architectes. L’inscription au Tableau national des architectes vaut agrément ».

La profession est sans tableau depuis 2012, nous certifie plus d’un architecte. Ce qui veut dire qu’au moins deux promotions se trouvent privées d’exercice de leur métier. Pire encore, nos sources nous affirment qu’au lieu de s’atteler à l’élaboration et la réactualisation de ce tableau, l’actuel CNOA a saisi les architectes leur demandant de lui fournir un dossier afin de leur délivrer un agrément. On nous indique que nombreux d’entre eux, pour des raisons diverses, ont rejeté cette démarche en exigeant le respect des lois régissant la profession. On estime que sur les 15.000 architectes formés jusqu’ici par les universités et les écoles algériennes, une bonne proportion risque de se retrouver en situation illégale, leur interdisant l’exercice de leur profession. Ceci au moment où l’Algérie est engagée dans un vaste programme de réalisation de logements et autres infrastructures de base. On nous signale que le CNOA justifie le retard quant à l’élaboration et la publication du Tableau national des architectes par les événements que connaît la wilaya de Ghardaïa.

Nos interlocuteurs nous affirment par ailleurs que les architectes étrangers ne peuvent pas exercer puisque la loi ne leur ouvre pas droit à figurer sur ce TNA. Dans plusieurs pays du monde, cette disposition existe, remarque-t-on. Or, nous dit-on, c’est l’anarchie la plus totale sur ce point précis. Nos interlocuteurs estiment que les sociétés étrangères qui se sont accaparées le plus gros des marchés de réalisation, notamment dans le domaine du logement, se chargent et des études et des réalisations. Ce qui est contraire aux lois en vigueur, répètent nos interlocuteurs. Les études et le suivi de la réalisation doivent revenir aux architectes, nous dit-on. Les textes de loi régissant la profession dont les membres sont astreints à prêter serment devant le CNOA.

Par ailleurs, on nous signale que le syndicat mis sur pied par certains architectes se trouve dans l’incapacité de prendre en charge ces questions. Il est toujours en phase de constitution et jusqu’ici les architectes ne se bousculent pas pour y adhérer.
Source: le Quotidien d’Oran

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