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Les Algériens ne font plus de folies

Aadl, LPP, temps cléments, mais surtout fin des rappels sur salaires et flambée des prix ayant entraîné la baisse du pouvoir d’achat, ont fait que la fièvre «acheteuse» n’a pas grimpé lors de ces soldes d’hiver.

Il y a de quoi déstabiliser les observateurs économiques les plus aguerris: les soldes sont boudées par les Algériens! C’est la période des soldes, mais ils sont peu à «succomber» à la tentation. Il est vrai que la culture des soldes n’est pas forcément ancrée dans les habitudes des Algériens, mais depuis quelques années, ils séduisent beaucoup de monde.
L’ouverture des centres commerciaux de Bab Ezzouar et Ardis, y avaient grandement contribué. Ils avaient remis au goût du jour cette pratique qui existe pourtant dans la réglementation depuis 2006, en organisant leurs trois semaines de soldes. «Ce qui avait provoqué un véritable rush sur tous les magasins de ces centres commerciaux», témoigne la gérante de l’un d’eux. «On avait fait de très bonnes affaires», soutient-elle d’un air nostalgique. Oui, nostalgique, même mélancolique, car ça c’était l’année dernière. Selon cette gérante et plusieurs de ses collègues, cette année, c’est la période des vaches maigres. «Fini les vaches grâces, le temps où les citoyens achetaient sans compter est bien loin…», regrette le gérant d’une autre grande enseigne installée dans ces centres commerciaux.
«Les soldes de cette année n’attirent pas grand-monde. Cela fait presque une semaine que nous les avons lancées, mais les ventes restent timides. Elles sont même nulles, comparativement aux chiffres de l’année dernière», insiste-t-il en espérant que le week-end qui arrive sera meilleur… «Il y a plus de gens qui font du lèche-vitrine que d’acheteurs. On va passer à une deuxième démarque ce week-end et on verra ce que cela donnera. On souhaite juste que ceux qui font du lèche-vitrines, aient repéré des articles qui leur plaisent pour sauter le pas lors de cette deuxième partie des soldes», souhaite-t-il.

Un remède miracle pour la fièvre acheteuse
Même son de cloche, chez les commerçants d’Alger-Centre. Eux aussi sont en mode «soldes», mais sans plus de succès! En effet, pour parer à la concurrence de ces centres commerciaux, beaucoup de commerçants de la capitale font des rabais sur les prix de leurs marchandises.
Des affiches colorées ont été collées sur les devantures des vitrines pour aviser des réductions accordées.
Toutefois, le succès n’est pas au rendez-vous. Il n’y a pas de bousculade à l’intérieur des magasins. «Nous avons pourtant fait de belles promotions, mais cela ne semble pas avoir suffi. Nos ventes n’ont pas forcément augmenté, depuis plus d’une semaine que nous avons lancé nos réductions. On fait des chiffres d’affaires normaux. Alors que l’année dernière, c’était la folie! On avait triplé notre chiffre d’affaires!», fait savoir le propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter à la rue Didouche Mourad d’Alger. Chose qui est aussi confirmé par ses autres confrères qui activent à Didouche Mouard, à la rue Hassiba Ben Bouali, Larbi Ben M’hidi…
Il est vrai que l’ombre des citoyens avec en main, plusieurs sacs de shopping, arpentant ces rues ou encore les allées des centres commerciaux, ne planent plus!
Mais que s’est-il donc passé? Quel «antalgique» a fait baisser la fièvre acheteuse qui s’était emparée des Algériens depuis quelques années? La réponse des commerçants se résume en deux mots: Aadl et LPP! Pour eux, il y a eu une réorientation de la consommation des ménages qui s’est tournée vers l’immobilier.

L’Aadl mon ami, l’Aadl…
«La relance des formules pour l’acquisition de logements a fait que les Algériens qui sont nombreux à avoir souscrit à ces formules, font plus attention à leurs dépenses. Fini l’argent jeté par les fenêtres. Ils économisent et gardent cet argent dans l’espoir d’être appelés pour payer les premières tranches de ces logements, espoir de toute une vie», témoigne un commerçant à la rue Hassiba Ben Bouali, qui avoue être dans le même cas. «Moi aussi je fais plus attention à mes dépenses en attendant d’être appelé à payer le logement Aadl auquel j’ai souscrit. Par exemple, je changeais souvent de voiture, car avec les prix de l’immobilier en Algérie, je savais que toutes les économies de ma vie, ne suffiraient pas pour acheter un logement, sans ces formules, bien sûr. Alors, j’essayais de me faire plaisir en dépensant mon argent à droite et à gauche», rapporte-t-il en soutenant que cette réorientation de la consommation s’est déjà fait sentir avec la baisse fulgurante enregistrée dans le marché de l’automobile.
Il est vrai qu’une certaine crise s’est emparée de ce marché très florissant ces dernières années, mais qui connaît une baisse que les experts expliquent par cette réorientation de la consommation dont nous en ont fait part ces commerçants. La priorité est donc à l’Aadl, moins d’argent est dépensé pour les vêtements, ordinateurs, voitures…
Cependant, ce ne sont pas les seules raisons évoquées par nos interlocuteurs. Ils parlent entre autres de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs qui sont saignés par les augmentations répétitives des produits alimentaires. «On est tous des Algériens. On sait bien que les misérables salaires des citoyens, ne leur suffisent même plus pour couvrir leurs dépenses élémentaires telles que l’alimentation», atteste un autre commerçant.
D’autres, parmi le groupe de ses «camarades», parlent même de la fin de l’argent des rappels sur salaires qui ont fait suite à l’augmentation massive qu’avaient enregistré les employés du secteur public.
«Les rappels ont tous été dépensés dans les voitures et l’électroménager… Cela fait presque deux ans qu’aucun secteur n’a été augmenté avec ces effets rétroactifs. L’argent est donc fini…», atteste, d’un clin d’oeil qui en dit long, un propriétaire de plusieurs boutiques d’équipements informatiques dans la capitale.
Certains imputent aussi à ces soldes le fait qu’elles interviennent trop tard. «On aurait aimé qu’elles tombent avec les vacances scolaires d’hiver, période propice aux achats», regrettent-ils. Alors, que d’autres «accusent» carrément Dame nature! «La douceur du climat n’arrange pas les choses», certifient-ils. «On est en hiver, mais il n y a pas… d’hiver! On a ramené des vêtements d’hiver, mais personne ne vient les acheter avec ce temps printanier. Regardez les manteaux chauds, les gros pulls,…ils n’ont pas bougé de leur emplacement», argumentent-ils. Voilà un petit tempos, de ces «promos» d’hiver.
Aadl, LPP, temps cléments, mais surtout fin des rappels sur salaires et flambée des prix, ayant entraîné la baisse du pouvoir d’achat, ont fait que la fièvre «acheteuse» n’a pas grimpé lors de ces soldes d’hiver. Le «solde» des citoyens aura donc eu raison des soldes…

L’expression

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