Relizane, 300 km à l’ouest d’Alger. Place de la mairie. Sur un mur adjacent au siège de l’APC, des affiches incitant le citoyen relizanais à faire entendre sa voix sous le slogan : «Samaâ sotek» ou encore «Tous concernés !» côtoient deux vieilles affiches, l’une portant sur un Salon des équipements agricoles et une autre faisant de la publicité à un colloque sur «La modération dans la pensée religieuse et la vie publique».

Il fait chaud en cet avril électoral, mais la température politique est loin d’égaler les envolées du mercure dans les thermomètres. La wilaya «48» dispose de dix sièges à l’APN. 14 listes sont en lice pour s’adjuger les voix de 415 604 électeurs, selon l’antenne locale de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). Les listes en compétition comptent notamment le FLN, le RND, le PT, le FNA, le RPR, l’ANR, TAJ, le MPA, l’Union pour Ennahda la Justice et l’Edification, le Front El-Moustakbal, le Mouvement de l’Entente nationale (MEN) ou encore l’Alliance MSP-Front du Changement…

Pas de trace du FFS, du MDS ou du RCD. A première vue, la campagne n’excite pas les foules. De temps à autre, un cortège de soutien à tel ou tel candidat se fait remarquer à grands coups de klaxon, en défilant le long du boulevard Khemisti, l’artère centrale de la ville, avec posters et affiches collés sur le capot.

Cela a le mérite de susciter l’attention de la population bien mieux que les panneaux d’affichage. On voit d’emblée que ceux-ci sont timidement utilisés, offrant de larges espaces vides. Sur les 14 listes, vous allez trouver deux ou trois affiches par-ci, trois ou quatre autres par là…Certaines d’entre elles se distinguent par des particularités qui n’échappent pas au regard, à l’exemple de la liste du PT constituée de treize membres, et dont les noms des candidates (au nombre de quatre) sont accompagnés de halos de femmes sans visage, comme cela a été observé, du reste, avec d’autres formations politiques dans d’autres wilayas. Sur l’affiche du MSP, une candidate a la face dissimulée derrière un long aâdjar, à l’ancienne.

Législatives ou 5e mandat ?

Autre bizarrerie : sur le fronton d’un grand nombre de permanences électorales sont placardés des portraits de Bouteflika, à croire que nous avons affaire à une campagne pour un 5e mandat présidentiel plutôt que pour des législatives. De fait, l’effigie du Président est déclinée sous toutes les coutures, d’un bout à l’autre de la ville. «La wilaya de Relizane est celle qui a voté le plus massivement en faveur du président de la République», assurait un cadre FLN lors d’un meeting. On comprend, dès lors, que tout le monde veuille s’attirer un peu de la «baraka» du raïs pour doper ses chances.

Dans les faubourgs de forte densité et les quartiers populaires type cité DNC, les enseignes partisanes sont alignées les unes à côté des autres comme autant de marchands de promesses, en exhibant fanions, posters et banderoles. Malgré cette débauche d’énergie et de ferveur, il ne nous a guère été aisé, en faisant un «micro-trottoir» dans les rues de Relizane, de trouver des électeurs potentiels prêts à aller voter le 4 mai prochain.

«Ce vote est une mascarade. Ils ne se souviennent de nous que lors des élections. N’wakel alihoum Rabbi (je remets leur sort à Dieu)», résume un chauffeur de taxi. Un autre abstentionniste, artisan-photographe de son état, abonde dans le même sens : «El vote khatini ! (je ne voterai pas).A quoi ça sert ? Ils n’ont jamais rien fait pour nous. Beaucoup m’ont sollicité pour mettre leurs affiches sur la vitrine de mon studio, j’ai refusé catégoriquement.» Et de pester : «Les légumes sont hors de prix alors que nous sommes une wilaya agricole.

Qu’on m’explique juste comment la pomme de terre est arrivée à 80 DA ! Relizane ne bénéficie plus de logements sociaux ou très peu, alors qu’à Alger, les logements sont distribués à volonté. Pourquoi cette discrimination ? J’ai déposé un dossier de logement depuis 1996 et je n’ai toujours rien vu», fulmine-t-il, avant de poursuivre : «Cette élection n’a aucun intérêt. Mais ce n’est pas uniquement la faute du gouvernement. S’ils n’avaient pas trouvé des gens crédules pour leur prêter l’oreille, ils auraient fait un peu plus attention au peuple.» Un jeune chômeur observe : «Ces candidats, une fois qu’ils sont élus, nous oublient totalement.

Moi, je ferai mon devoir, je voterai par principe, après, la balle est dans leur camp. Nous voulons surtout du travail. Je suis technicien en froid. J’ai déposé plusieurs demandes. Le mieux qu’on m’ait proposé est un contrat temporaire avec un salaire minable. Il y a plein de diplômés qui se retrouvent petits vendeurs de ‘‘d’lala’’ au marché aux puces. Ils nous promettent de l’embauche avec l’usine de Volkswagen, mais ça ne va profiter qu’aux pistonnés, c’est sûr !»

Djamel Ould Abbès : «L’état, c’est nous !»

Au QG de campagne du FLN, rue Bendjebbar, les préparatifs vont bon train pour l’accueil de Djamel Ould Abbès, qui devait animer un meeting. «Tout le staff est à la salle omnisports», nous dit-on à l’accueil. La façade du bâtiment est ornée d’une bannière à la gloire de Bouteflika avec ces mots à la clé : «Merci Monsieur le Président pour les réalisations (indjazate).»

Mercredi 12 avril. La salle Nedjma Benaouda connaît une ambiance des grands jours. Plusieurs bus ont été affrétés par les kasmas de différentes communes pour faire le plein : Oued Rhiou, Yellel, Sidi M’hamed Benaouda, El Matmar, Kalaa, Sidi Lazreg… L’organisation nationale de solidarité estudiantine (SNE) a été également mise à contribution pour mobiliser les étudiants. De larges posters de Bouteflika ainsi que de Djamel Ould Abbès sont déployés.

Des agents en chasubles jaunes estampillés «34», le numéro de la liste FLN, veillent au grain. 11h : le patron du FLN est accueilli comme le messie. Il déclare d’entrée qu’il avait expressément choisi la ville de Relizane pour entamer sa tournée à l’Ouest. Le chauffeur de salle, un jeune cadre du parti, se propose de présenter rapidement les membres de la liste FLN dont les bouilles défilent sur un écran géant.

Galloua Hamadouche, le «tête de liste», est le P/APC de la commune de Kalaâ. Il était enseignant avant d’entrer en politique. Parmi les dix autres membres de la liste «34», notons la présence de deux députés sortants : Azzi El Hadj Mohamed et Mekki Saâdia. En 2012, le FLN, faut-il le relever, avait raflé la majorité des voix à Relizane en décrochant 6 sièges sur 10. Dans le casting, signalons aussi le choix porté sur le délégué du FCE pour la wilaya de Relizane et PDG d’une société privée, Mokhtari Mohamed.

En prenant la parole, M. Hamadouche assure que les membres de la liste «ont été choisis par la base militante». «Ils représentent les catégories sociales les plus actives et qui sont capables d’assumer la responsabilité dans les instances élues», argue-t-il. Dans son speech, Djamel Ould Abbès fournit des «éléments de langage» qu’il distillera tout au long de sa campagne. Il rappelle le slogan du FLN : «Sécurité et prospérité à l’ombre de la gloire et de la dignité».

Il insiste sur le mot «sécurité» en rappelant les massacres de Ramka et Had Chkala qui avaient endeuillé la région dans les années 1990 avant d’inviter, solennellement, la salle à une minute de silence à la mémoire des victimes. Une manière de suggérer que l’impératif de sécurité passe par le soutien à la politique du président Bouteflika, dont Ould Abbès se réclame en se drapant religieusement des oripeaux de «fakhamatouhou». Il joue sur le fait que le chef de l’Etat soit le président d’honneur du FLN et proclame : «Notre programme est le programme du Président !» «Le FLN est le fondateur et la colonne vertébrale de l’Etat algérien», renchérit-il.

Il miroite à l’assistance les dividendes à tirer d’un vote FLN en énumérant les projets d’investissement qui sont implantés au niveau du parc industriel de Sidi Khettab, en l’occurrence le complexe turc de textile, «le plus grand d’Afrique», et l’usine de montage Volkswagen qui seront bientôt opérationnels. Il indique que les deux projets vont générer 50 000 emplois et annonce d’un ton incantatoire : «La première voiture Volkswagen sortira en juin de Relizane.» Il répète encore «L’Etat, c’est nous», en ajoutant : «Le chef du gouvernement est issu de nos rangs, nous avons des ministres militants.» Haranguant ses troupes, il martèle : «Partez armés et votre arme, ce sont les réalisations du FLN sous l’étendard du président de la République.» Pour terminer, il incite ses ouailles à sillonner le territoire de la wilaya «zanga, zanga» (sic), commune par commune et village par village. Le message est clair : en dehors du FLN, point de salut.
«Le tribalisme est encore présent »

Ahmed Fekira, 62 ans, est tête de liste du PT à Relizane (liste n°5). Nous l’avons rencontré au siège de sa permanence électorale, rue Amirouche, dans le vieux quartier commerçant de la ville. Ingénieur des mines de profession, M. Fekira est également maire de la commune de Aïn Rahma. «En ce moment, je suis en congé spécial», tient-il à préciser. «Je suis issu d’une famille révolutionnaire, je suis fils de moudjahid et un vieux militant FLN», insiste-t-il. «J’ai été maire FLN en 1984 du temps du parti unique à Aïn Rahma», nous apprend-il encore. Des bisbilles avec des responsables du parti l’ont poussé à rallier le MPA en 2012 avant d’atterrir au PT à la fin 2016. «Mais mon cœur est toujours FLN», glisse-t-il. Il aurait bien voulu se présenter sous la houlette de «Djabhate Ettahrir», mais la première place ne lui était pas assurée. «Il y a eu 139 candidats FLN qui postulaient à une place dans la liste.

On m’a sollicité pour déposer ma candidature. Quand j’ai vu le nombre, j’ai été échaudé. S’ils se basaient sur l’ancienneté, les diplômes et la fiche communale du ‘‘chibani’’  (le père, ndlr), j’aurais été parmi les trois premiers. Mais je ne pense pas qu’ils ont tenu compte de ces critères», explique-t-il. Evoquant la situation dans les communes qui ont été sévèrement touchées par le terrorisme, comme la localité de Ramka, il se félicite de la paix qui règne dans la région. Il se tourne vers un grand poster de Bouteflika placardé à côté de celui de Louisa Hanoune et lance : «C’est grâce à ce grand moudjahid et grâce à la politique de Réconciliation nationale que la paix est revenue. Du temps du terrorisme, Relizane était comme Kaboul, aujourd’hui, tu peux dormir au milieu de la nuit sur la route de Ramka.» Ainsi, il se revendique clairement de la ligne présidentielle.

«On aspire à appliquer le programme du Président», clame-t-il avec conviction. «Nous sommes les enfants de l’Etat algérien et on n’aime pas qu’on touche à notre pays. Bouteflika est le président de tous les Algériens et de tous les partis. On l’aime parce qu’il nous a ramené la paix et nous a ramené l’argent», appuie-t-il. Ahmed Fekira indique que l’un des thèmes forts de sa campagne est la retraite anticipée. «On veut la rétablir», promet-il. En l’écoutant, on comprend assez vite que notre hôte est sûr de ses chances. «Je passerai, inch’Allah !» sourit-il. «Les gens me connaissent, jamais je n’ai lésé personne.»

Et d’avancer une règle sociologique en soulignant que «les gens ne votent pas pour le parti, ils votent pour les personnes». Il estime que «le tribalisme est encore très présent» dans les mœurs électorales, et pas uniquement dans la société relizanaise. «90% des gens votent pour les personnes, 10% pour le programme du parti», appuie-t-il. Même si les législatives sont réputées impopulaires, cela n’a pas l’air de le décourager : «Chaque candidat de chacune des 14 listes va mobiliser ses proches, et cela va drainer du monde. Ce tribalisme est toujours à l’œuvre dans les communes et les douars», analyse-t-il.

Le RND veut éviter le fiasco de 2012

Côté RND, la liste du parti (n°17) est conduite par un cadre de la santé et syndicaliste UGTA : Noureddine Yakdoumi. «Nous avons constitué une commission au niveau du secrétariat de wilaya et c’est elle qui a choisi les candidats en toute transparence», affirme Mohamed Arbaoui, responsable du RND au niveau de la wilaya de Relizane. M. Arbaoui est également sénateur et homme d’affaires. Il a été élu lors des élections de 2015 pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation. Il avait alors 42 ans. «Nous nous sommes attachés à élaborer une liste qui touche toutes les couches sociales», reprend le sénateur. «On a tenu compte aussi des régions.

On a commencé par la commune de Relizane qui compte 62 000 voix, et on a choisi le candidat tête de liste sur cette base, du fait qu’il est issu de la ville de Relizane. On a choisi aussi des représentants issus des régions de Dahra, de l’Ouarsensis, de Yellel…» Le RND dispose de 34 permanences électorales, sachant que la wilaya de Relizane compte 38 communes.

L’un des thèmes mis en avant par l’équipe de campagne du RND est «La sécurité et la stabilité», confie le responsable régional du parti d’Ouyahia. L’accent est également mis sur l’aspect socioéconomique en incitant la population à encaisser les contrecoups de la politique de «taqachouf». «On explique que la crise que nous vivons concerne tous les pays. Nous disons aux gens : il faut patienter, c’est notre Etat, et cette crise ne va pas durer», détaille M. Arbaoui. Les belles opportunités que promet le bassin d’emplois de Sidi Khettab sont devenues, là encore, un enjeu électoral et un sujet de campagne comme avec Ould Abbès. «Nous militons pour que la priorité dans le recrutement soit accordée aux enfants de la wilaya», dit le sénateur RND. «J’ai rencontré le directeur du complexe textile de Sidi Khettab et il m’a assuré que durant les trois premières années, 10 000 emplois vont être créés.

Dans un deuxième temps, on va ajouter 15 000 emplois, soit 25 000 postes de travail au total», développe-t-il. Le jeune sénateur ajoute qu’il a visité aussi l’usine Volkswagen «en compagnie de notre ministre, M. Bouchouareb, et du wali». Le patron du RND à Relizane dit miser beaucoup sur les jeunes électeurs et sur les étudiants. «Nous avons ouvert une permanence au niveau du centre universitaire de Bermadia qui compte 18 000 étudiants.» Le staff de campagne tient aussi compte de la pénétration grandissante des réseaux sociaux, un point que soulève d’ailleurs avec acuité le directeur de la campagne RND à Relizane, Lahbib Bouiche : «Cette campagne est différente des précédentes dans la mesure où les réseaux sociaux sont devenus une plateforme de communication fondamentale.

Cela nous aide beaucoup à toucher d’autres publics et à diffuser le programme du RND», dit-il. Sur la page facebook du parti, des images des différents meetings et autres actions de proximité sont régulièrement relayées. Sur l’une d’elles, on peut voir des pancartes distribuées à la population dans divers douars de la campagne relizanaise, et sur lesquelles est seulement imprimé le chiffre «17». Sur une autre image, ce slogan : «Je suis RND». Comme si le parti d’Ahmed Ouyahia avait été victime de quelque catastrophe électorale. Ce fut justement le cas aux dernières législatives, où il n’a eu aucun siège à Relizane.

Un fiasco que le parti ne veut en aucun cas revivre.
La permanence électorale de TAJ, située en plein centre-ville, pas loin de Radio Relizane, est une véritable ruche d’abeilles. A l’entrée de la permanence, aux côtés des posters d’un Amar Ghoul en burnous, barré du slogan «Fidèles à l’Algérie», se dressent encore des portraits de Bouteflika. La liste du parti (n°18) est menée par un jeune chef d’entreprise de 27 ans, licencié en droit : Bachir El Bey. Toujours bien sapé, il a un physique de playboy. Il est secondé par un autre candidat à la bouille juvénile : Djelloul Derkaoui, propriétaire d’une agence de voyages. L’élément féminin est clairement mis en avant à travers une candidate de 32 ans : Kheira Alaouiya, cadre à la direction du transport de la wilaya de Relizane. Elle est issue de la commune de Matmar. «Nous comptons beaucoup sur le soutien des gens de sa commune pour la faire gagner», dit Abdelkader Ouadah, directeur de campagne de TAJ-Relizane.

Les «Ghoul boys» de TAJ

Abdekka – comme tout le monde l’appelle ici – veille sur le moindre détail. Il a un tel bagou, un sens de la com’ digne des meilleurs spin docteurs, qu’on a du mal à croire qu’il a fait l’essentiel de sa carrière dans le corps de la Gendarmerie nationale. «J’ai passé douze ans dans la gendarmerie. J’ai été blessé en 2007, près de Boumerdès», confie-t-il. Après sa convalescence, il a pris sa retraite. Agé aujourd’hui de 38 ans, Abdelkader s’est entouré d’une équipe de jeunes très branchés nouvelles technologies qui investissent en force le web. «Nous avons une cellule spéciale médias et réseaux sociaux, avec une équipe qui couvre tous les meetings et les sorties de proximité», indique Abdelkader. Une sorte de «community manager» très actif sur les réseaux sociaux.

La cellule en question est confiée à un cinéaste, Ahmed Saïdi, qui a participé à plusieurs festivals et signé, entre autres, un court-métrage intitulé Win Machyine. C’est lui qui coache l’équipe audiovisuelle. «J’ai deux monteurs et deux caméramen/photographes à ma disposition», précise-t-il. Des graphistes ainsi que des diplômés en journalisme sont également de la partie.

En coulisses, les «Ghoul boys» sont très dynamiques. Abdelkader nous fait visiter la cabine «Labo Tech Media». On nous fait visionner une vidéo où le candidat est brièvement présenté dans la pose des joueurs de foot lors de la dernière Coupe du monde, bras croisés et sourire marketing. «Nous tenons un langage adapté à tous les publics», explique Abdelkader. «Nous insistons sur l’action de proximité.

Dernièrement, nous avons organisé une cérémonie de circoncision collective au profit de 21 enfants issus de familles démunies.»
Abdelkader Ouadah nous dit que les membres de son équipe de campagne se connaissent depuis longtemps. «Nous avons tous milité dans le mouvement associatif avant de nous retrouver dans TAJ», témoigne-t-il.

Ce qui les a séduit dans le parti de Amar Ghoul ? «C’est un parti constitué à 80% de jeunes», rétorque-t-il. «Ici, il n’y a pas de place à la langue de bois.» La force de TAJ, avoue-t-il avec franchise, « est qu’il est à la fois un parti populaire et ‘hizb eddoula’ (un parti du pouvoir)». Il ajoute que la formation politique dirigée par Amar Ghoul, et qui est régulièrement qualifiée d’officine crypto-islamiste fascinée par Erdogan et de conglomérat d’affairistes et d’opportunistes en chapelet, est un «parti institutionnel». Et cette proximité avec le pouvoir n’est pas pour lui déplaire.

«Nous sommes devenus très vite un grand parti. Pour preuve, nous sommes les seuls avec le FLN à avoir des encadreurs et des observateurs dans 830 bureaux de vote.» Parmi les critères qui ont visiblement présidé au choix des candidats, l’argent et les réseaux. «Il ne suffit pas d’être ‘‘nass m’lah’’ (un homme honnête) pour être élu, il faut aussi avoir des relations», professe le très futé directeur de campagne. «Je ne vais pas voter pour quelqu’un qui ne connaît personne à Alger, qui n’a pas de relations en haut lieu. Il va passer son premier mandat à découvrir les hôtels et les ronds-points d’Alger», lâche Abdekka avec humour.

On comprend que Bachir, le jeune politicien en gestation dans la fabrique à leaders de TAJ, a un bon carnet d’adresses, surtout que Ghoul lui sert de mentor et de précieux entremetteur, lui ouvrant carrément une «autoroute» vers le Palais Zighoud Youcef…

Source: Elwatan le 24-04-2017

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