Otchimine avait beau leur expliquer qu’il fallait bien que quelqu’un commence, rien à faire, et il était obligé de mentir en leur disant : «Oui, il ne manque plus que votre quote-part». Combien de fois n’était-il pas obligé de régler la note seul, pour faire la tournée des voisins après, combien de fois, il s’était refusé de s’en occuper poussant le service des eaux à couper l’alimentation.

Mais il s’était aperçu que ça retombait à chaque fois sur lui, car, en plus de rassembler l’argent, il se devait après de rétablir l’eau. Aujourd’hui, c’est plus délicat : l’argent manque, les temps sont durs et la note est plus salée.

«Ana rassi ou rass el-hadj, pourquoi me demandez-vous de payer comme les autres qui ont batailloune drari ?»

Les fonctions libérales qui occupent le premier étage ne se sentent pas concernées. La famille nombreuse éprouve des difficultés. Otchimine est au milieu, ne sachant quoi faire. C’est sa femme Daouïa qui lui propose la solution : – «Kioualou, tu ne divises plus la facture par le nombre de logements, mais plutôt par le nombre de personnes qui y habitent; ceux qui sont dix dans un logement règleront dix parts, et ceux qui ne sont que deux payeront deux parts». C’est donc une part par tête de pipe…

Là, encore, un problème se pose : les deux vieux du quatrième étage vivent effectivement seuls, mais leur appartement ne se vide jamais. Il n’y a pas un jour où ils ne reçoivent pas une smala d’invités. Comment faire ? Faut-il convoquer une assemblée générale autour de l’entente entre voisins ? Tiens, ça ne serait pas une mauvaise idée.

Mais voilà qu’aujourd’hui, c’est toute la cage d’escalier qui s’est effondrée. Plus moyen de descendre et de monter sans faire des acrobaties. Et c’est à sa porte qu’on est venu frapper. Comment faire ? Tous sont copropriétaires. L’Etat refuse d’intervenir.

Comment reconstruire les marches ? Personne ne veut s’en occuper. L’un attend que l’immeuble soit classé «menaçant ruine pour bénéficier d’un logement social; l’autre, celui du rez-de-chaussée, ne se sent pas concerné…; celui du premier, celui du deuxième, du troisième et ça grimpe jusqu’au sommet. L’immeuble tombe en morceaux…, faut-il attendre la prochaine constitution… heu… pardon, la prochaine construction….

Source: le Quotidien d’Oran

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