A près une dizaine d’années, date de livraison des premiers sites, beaucoup de choses ont changé et le changement s’accompagne pour des milliers de souscripteurs par travaux de réfection car les appartements ont été bâclés.

Dans les environs d’El Achour, plusieurs cités AADL ont été construites, on citera celle de Daboussi ou encore de Sebbala. Ces dernières sont devenues à cet instant de véritables cache-misère. Si les immeubles sont totalement décrépis grâce à l’absence de l’entreprise Gestimo en charge de l’entretien des immeubles, les cités quant à elles sont pour la plupart de vraies coupe-gorges. La cité AADL de Sebbala accuse chaque jour une détérioration continue et une délinquance en constante progression. Au grand malheur des habitants.

Dans de nombreuses éditions d’El Watan, des informations ont été rapportées sur la situation calamiteuse de cette cité ainsi que la précarité dans laquelle vivent les habitants qui avaient espéré un changement de cap en achetant un logement auprès d’une institution étatique. Malheureusement, à l’arrivée, plus de déboires que de bonheur. Les ascenseurs en panne depuis des mois, certains arrivent à une année d’arrêt.

D’autres immeubles accusent des pénétrations d’eau au niveau du toit, ce qui oblige les locataires des derniers étages à installer des bidons afin de collecter l’eau qui s’infiltre. Saïd, qui vit là-bas depuis le premier explique qu’ils ont été obligés ses voisins et lui répartis sur 11 étages à s’organiser ensemble afin de régler certains problèmes surtout celui des ascenseurs. «Grâce à une entente cordiale et au ras-le-bol des habitants, nous avons collecté suffisamment d’argent pour réparer les ascenseurs», dit-il.

Quant à la délinquance, elle est bien présente mais cette dernière a atteint un autre niveau encore plus élevé, mais cette fois-ci au niveau de la cité 1600 Logements Sebbala. Cette cité située dans une cuvette fait le bonheur des délinquants qui ont définitivement pris en otage les lieux ainsi que les familles qui y résident. Ces dernières, par peur parfois, n’osent pas interpeller la Gendarmerie nationale qui effectue quelques rondes de temps en temps.

trafic de drogue juteux

A la cité 1600 Logements, le trafic de drogue est juteux pour les dealers. Ces derniers n’hésitent pas à s’installer au fond de la cité, guettant de loin si une voiture suspecte pénètre sur leur territoire.

A la moindre alerte, les nombreux jeunes se dispersent à travers les immeubles. A Sidi Abdellah, la nouvelle-ville qui doit accueillir, selon les chiffres, pas moins de 50 000 familles est en livraison progressive. Quant aux nouveaux propriétaires, ils n’ont pas d’autre choix que de dépenser à nouveau des dizaines de millions afin d’avoir un logement tout juste décent.

En effet, si de l’extérieur, le style est ancestral et inchangé comme à travers les centaines d’immeubles bâtis un peu partout dans la capitale, à l’intérieur des appartements, c’est le choc !

Le plâtre est mal dosé, l’électricité est entièrement à revoir et de nombreux défauts sont encore à énumérer : «Il est impossible de ne pas refaire quelque chose, la maison est inhabitable et ce constat est valable pour l’ensemble des immeubles aux alentours», déclare Athman qui a reçu la clef de la délivrance il y à tout juste une année.

A Sidi Abdellah, sous chaque immeuble se trouvent des tas de gravats : «Ce n’est pas l’excès d’argent qui pousse tous les locataires à refaire leurs habitations, mais c’est plutôt par obligation. Comment l’Etat arrive-t-il à livrer des immeubles qui ont du papier journal mélangé à du ciment pour combler le vide ? Nous avons sué toute notre vie pour avoir cet appartement, tout notre argent y est passé, et à la fin, on nous donne des murs avec du plâtre qui s’effrite car il n’ y a pas de ciment derrière.

Certains immeubles sont dépourvus d’assainissement !», scande notre interlocuteur. Douéra accueille également une importante cité AADL tout aussi marginalisée par les premiers responsables, à savoir le bureau d’ordre ainsi que la fameuse Gestimo qui ne fait aucun geste si ce n’est renvoyer les citoyens chez eux avec des promesses en l’air.

Les immeubles au niveau de Douéra accusent les mêmes problèmes que ceux de Sebbala, à savoir ascenseurs en panne, immeubles défraîchis et caves inondées. Situation précaire qui met les habitants dans une situation pesante dans un quotidien chargé par les tracas de la vie et chargé aussi par la crise sanitaire qui a saturé l’hôpital de la commune.

D’autres cités AADL de la capitale subissent également les mêmes déboires d’insécurité et de détérioration constante ; on citera par exemple la cité de Bab Ezzouar non loin de l’université des sciences et de la technologie Houari Boumedienne. Une nouvelle cité au niveau de la commune de Baba Hacen est en train de sortir de terre et devrait ressembler à quelques détails près à celles déjà existantes.

Cependant, si aucun effort n’est consenti par les entreprises en charge de la gestion et de l’entretien des immeubles, ces derniers sont appelés à se dégrader à la vitesse grand V après quelques années d’existence.

Rappelons que chaque habitant doit s’acquitter d’une somme allant de 2700 à 7000DA rien que pour les frais d’entretien. Somme que la majorité des locataires payent sous peine de se voir remettre à l’ordre

 

Elwatan du 24 NOVEMBRE 2020

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