Les souscripteurs au programme de logement locatif promotionnel public (LPP) ont engagé un cabinet pour expertiser les logements affectés.

Un cabinet algérois est d’ores et déjà chargé de se déplacer sur les sites de Bou Ismaïl et de Mahelma, en cours de livraison. «Les souscripteurs ont missionné un expert qui démontrera les anomalies dans les logements non conformes au cahier des charges de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). C’est à partir des conclusions de l’expert qu’une action en justice sera engagée», a annoncé Mekideche Myriam, souscriptrice et médecin à l’EPSP de Kouba (Alger), à l’issue du sit-in avorté, hier, devant le ministère de l’Habitat.

La formule LPP, lancée en 2013, est destinée aux souscripteurs dont le revenu mensuel se situe entre 108 000 et 216 000 DA ; 50 000 personnes ont postulé à ce programme, dont 8000 ont été exclues pour non-paiement de la première tranche, en juillet 2014, de 500 000 DA.

Une année après, les souscripteurs ont été convoqués pour s’acquitter de la seconde tranche d’un million de dinars. Sur 30 000 souscripteurs, 6000 n’ont pas reçu de décision d’affectation en raison de l’absence d’assiette foncière. Le ministère de l’Habitat a promis la livraison des appartements au bout de 24 mois.

Plus de trois ans après, seuls les sites de Bou Ismaïl, Koléa (Tipasa) et Mahelma (Alger) seraient concernés par une affectation définitive. Les souscripteurs ont dénoncé une «cérémonie de remise des clés factice» organisée par le ministère sur le site de Bou Ismaïl. «Le ministère a convoqué le jour de la cérémonie 45 souscripteurs à qui ont été remises des clés. Mais celles-ci ont été restituées après le départ du ministre sous prétexte que le site ne peut pas être livré pour absence de viabilisation, d’électricité et de gaz. Seuls deux blocs étaient partiellement finis», signale Mme Mekideche, dont le site d’affectation à Ali Amrane (Bordj El Kiffan) n’est «pas prêt».

Des souscripteurs doivent suivre les procédures légales (banque, notaires), pour l’affectation du site «qui est livrable, il reste l’aménagement extérieur», confie à El Watan une souscriptrice. Ces derniers jours, des souscripteurs du site de Mahelma ont aussi été convoqués, mais ils risquent d’attendre en raison de l’absence, là aussi, d’aménagement et de réseaux. Dans une lettre adressée au président de la République, les souscripteurs évoquent les «immenses préjudices moraux et matériels qu’ils continuent d’endurer».

Le collectif, qui a joint à la lettre un mémorandum détaillé de l’opération LPP, dénonce le maintien du coût du mètre carré à 45 000 DA adoubé de 20 % d’augmentation, conformément à la législation en vigueur. Il réclame avec insistance le paiement du logement par des crédits sans intérêt et par échéanciers directs à l’ENPI, suivant les règles applicables aux souscripteurs du programme location-vente AADL, avec des mensualités plus importantes.

Autres revendications : la réhabilitation des 6000 souscripteurs restés sans préaffectation alors qu’ils se sont acquittés des versements requis, mais aussi la suppression de la redevance de 15% au profit du promoteur immobilier, en cas de désistement du souscripteur. Les souscripteurs annoncent qu’ils ne s’avouent pas vaincus, des sit-in sont prévus dans les prochains jours devant le siège de l’entreprise à Saïd Hamdine (Bir Mourad Raïs) chargée du suivi du projet, en attendant la mise en place «imminente» d’un collectif de défense pour porter devant la justice les revendications des souscripteurs

Source: Elwatan le 25-09-2016

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