Certains organismes en charge du secteur de l’habitat dans la wilaya de Boumerdès donnent plus de faux espoirs qu’ils ne réalisent de logements.

Après l’AADL, devenue au fil des ans une grande salle d’attente pour des milliers de familles mal logées, c’est le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) qui semble briller le plus par la tenue de promesses qui ne verront jamais le jour.

Cet organisme est censé contribuer à améliorer les conditions d’habitat des salariés. Mais il s’est avéré être une simple administration, où on dépose des dossiers de demande logement avec une chance minime d’en bénéficier. Ainsi, sur les 4000 postulants -tous des salariés- aux programmes de logements notifiés au profit de la wilaya de Boumerdès en 2004, seuls 200 ont obtenu les clefs et réalisé leur rêve. Les autres attendent à ce jour. La wilaya a eu droit à un quota de 934  appartements. Ils ont été répartis selon la disponibilité des terrains à travers les communes de Zemmouri (700), Boudouaou (134) et Khemis El Khechna (100). Cependant, seuls 200 logements ont été réalisés et attribués en 2016 à Zemmouri, et ce, après plusieurs années de blocage. Les autres projets sont toujours à l’état de chantier, dont le taux d’avancement varie entre 50 et 80%, avec des risques de ne pas être achevés de sitôt. Cela à cause des retards mis pour le lancement des travaux de la voirie et réseaux divers (VRD), comme c’est le cas pour les 500 unités de Zemmouri, dont la distribution était annoncée pour fin 2017.

Selon nos sources, la Direction de l’urbanisme et de la construction (DUC) aurait promis de prendre en charge ce volet avant de se désengager à la dernière minute en raison du manque de crédits. Mais ce sont les tracasseries liées au payement de leurs futurs logements qui accentuent le calvaire des postulants. «Le FNOS ne nous a encore délivré aucun document pour nous permettre de bénéficier d’un crédit bancaire. Cela fait sept ans que j’ai payé 450 000 dinars comme apport initial. J’ai postulé pour un F4. Son prix était fixé à 2,8 millions de dinars. Le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) m’a donné son accord pour nous octroyer des crédits, mais le FNPOS ne nous a remis aucun document pour constituer le dossier et le déposer à la banque», déplore B. Mohamed, un père de 4 enfants habitant à Corso.

«Quand j’ai déposé mon dossier au FNPOS, je n’étais pas encore marié. J’ai regretté de n’avoir pas postulé pour la formule LSP ou autre», a-t-il confié. Il y a quelques semaines, le FNPOS a envoyé aux postulants une missive en leur fixant un délai de deux ans pour verser le montant restant. «On n’a rien compris. Ils ont exigé qu’on paie 240 000 DA chaque six mois, alors que la plupart d’entre nous sommes de simples employés. Ensuite, je me demande pourquoi on refuse de nous délivrer les papiers demandés par la banque pour que nous puissions obtenir des crédits», s’indigne un autre postulant, qui dénonce le non-respect des critères d’éligibilité dans la confection des listes des bénéficiaires.

«A Zemmouri, on a octroyé des appartements même à des jeunes qui ne sont pas dans le besoin. Certains les ont revendus quelques jours après l’obtention des clefs», révèle-t-il. Sollicités pour plus d’informations sur ce sujet, les employés de la succursale du FNPOS à Boumerdès nous ont invités à nous rapprocher de la direction régionale à Tizi Ouzou.

Source:Elwatan le 03-10-2017

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