Après six ans d’attente sur des charbons ardents, les bénéficiaires se sont vus attribuer des logements “inhabitables”.

La joie des bénéficiaires des logements sociaux participatifs construits par l’OPGI de Bir Mourad Raïs à la cité Aïn Benian, dans la banlieue ouest d’Alger, n’a pas duré longtemps, disons le temps de découvrir que les appartements dont ils rêvaient depuis 2010, date du lancement du chantier, sont dépourvus de toutes commodités de vie. Une véritable arnaque à l’idée de savoir qu’ils ont pris possession des logements sans électricité, sans gaz et sans eau.
À la grande déception des acquéreurs, le projet dit 158/250/400 logements de type LSP a été livré dans des conditions qui prêtent à spéculation.
Après six ans d’attente sur des charbons ardents, les bénéficiaires se sont vus attribuer des logements “inhabitables”. Certains d’entre eux ont pris le risque de s’alimenter frauduleusement en eau et en électricité afin d’engager les travaux de réaménagement de leur appartement mal fini, notamment le parterre, la boiserie et les sanitaires. D’autres par contre préfèrent attendre et prendre leur mal en patience plutôt que de courir ce danger. Les acquéreurs qui se sont constitués en association s’en remettent au ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune et le pressent d’intervenir pour faire toute la lumière sur ce dossier qui s’apparente à un véritable scandale.
“L’Opgi a été saisi à maintes reprises, en vain. Toutes nos doléances sont restées lettre morte. On nous a gavé de promesses jamais tenues”, se lamentent-ils en invitant le premier magistrat de la wilaya, Abdelkader Zoukh, à visiter ce projet qui est en perpétuel chantier pour découvrir l’arnaque dont ils se sentent victimes.
Une virée dans cette nouvelle cité nous a suffi pour confirmer cet état de fait et du coup comprendre les déboires des bénéficiaires. À première vue, tout est à refaire dans ces logements à tel point qu’on se demande où sont passés les services chargés par le maître de l’ouvrage pour le contrôle et le suivi des travaux de réalisation avant de valider autant de constructions érigées avec des imperfections vu les tares architecturales et innombrables défauts techniques qui sautent aux yeux. Donc, nul besoin d’être architecte ou ingénieur en génie civil pour arrêter cet atterrant constat, puisque la malfaçon est frappante dans cette cité où on a excellé dans l’art du bricolage.
Là, on ne parle pas de pré-affectation ou d’unité semi-finies, mais bel et bien de logements à vocation d’habitat censés être livrés avec toutes les commodités requises. Cependant, la réalité est tout autre.

Source: Elwatan le 03-09-2016

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