«Quelque 5000 logements toutes formules confondues, appartenant à des personnalités et autres n’ayant pas droit, sont fermés.»

Le logement social, ce tonneau des Danaïdes dans lequel on puise en faveur des mal logés et «des serrés» dans des superficies d’habitations inadaptées. En effet, conscients de cette situation, les pouvoirs locaux de la wilaya d’Annaba, en l’occurrence, le chef de l’exécutif, veillent personnellement à l’accélération du rythme de réalisation des programmes de logements tous segments confondus, lancés dans le cadre des différents programmes quinquennaux adoptés par l’Etat, depuis l’année 2000. Des formules adaptées à la spécificité de chaque catégorie citoyenne.
A Annaba, les résultats sont visibles. Ces chantiers sans cesse visités par Youcef Cherfa, les opérations de relogements et recasement assistées par les acteurs en charge, reflètent le challenge qui anime les responsables de cette wilaya, à l’effet de la rallier à ses semblables, Alger et Oran en en faisant une ville sans bidonvilles. Pour ce faire, et pour mettre fin à la distribution aléatoire du logement, sans cesse à l’origine de mouvements de contestations, par les exclus des listes, les pouvoirs locaux de la wilaya d’Annaba ont revu à l’étude tous les dossiers des postulants aux logements sociaux. Qu’ils soient issus d’un bidonville ou occupants de constructions précaires, le filtrage des listes est inévitable.
D’ailleurs, les commissions de daïras, affectées à cette tâche ont été assermentées, pour éviter toute fausse déclaration et par conséquence spéculation dans l’attribution des logements sociaux. Signalons que les opérations de filtrage des listes des postulants ont permis de les élaguer. Par conséquent, plus de 1000 familles en raison de leur présence dans le «Fichier national» du logement, comme étant déjà bénéficiaires ont été éliminées. Le défi à venir, selon le wali d’Annaba, consisterait à faire de «Annaba, une ville sans bidonville». Il faut dire que depuis l’éradication du plus grand bidonville de Sidi Salem, qui, à lui seul comptait plus de 11.000 baraques et autres constructions illicites, Annaba semble reprendre son souffle. Aujourd’hui, il ne reste que les souvenirs de l’Assas.
Ce camp colonial, implanté aux limites de la ville de Annaba, abritait la misère de ceux que la France qualifiait d’indigènes. Reste le bidonville de Sidi Harb III, implanté sur une superficie de plus de 3 hectares et qui compte quelque 750 familles, recensées en 2007. Cette aire de construction illicite compte aujourd’hui, près de 2000 âmes, toutes en quête d’un logement social. Un chiffre qui s’ajoute aux demandeurs des vieux quartiers de la ville d’Annaba, des nouveaux couples, des divorcées et les expulsés. Ce qui avoisine les 13.000 postulants aux logements. Sauf que, les chercheurs de fortune, par le biais de la mafia du logement à Annaba, ont fait en sorte que les demandes de logement demeurent en constante augmentation.

5000 logements inoccupés
Un responsable de la direction de l’urbanisme, ayant requis l’anonymat, nous révèle que le nombre des chantiers de réalisation de logements à Annaba, toutes formules confondues, couvriraient et même dépasseraient les besoins de la wilaya en matière de prise en charge, ce qui l’obligerait à s’orienter vers des prévisions à moyen et long terme. «Malheureusement, nous n’avons pas de vision futuriste, notamment avec la réalisation de la nouvelle ville de Draâ Erich d’une capacité de plus de 50.000 unités. Ce projet couvrait les besoins actuels de demandes de logements pour la wilaya à hauteur de 200% si ce n’est plus», a révélé notre interlocuteur.
«Il n’y a pas beaucoup de demandes, même 10.000 postulants ce n’est pas beaucoup, au vu du nombre d’unités réalisées à Annaba depuis le premier quinquennat. Mais le règne de la mafia et les interventions en faveur des non-ayants droit, a fait en sorte que cela se transforme en crise, comme dans toutes les wilayas du pays», a déploré notre source. En réalité, Annaba a vu son parc immobilier quadrupler en 20 ans, à la faveur d’une mafia mercantiliste, qui a marginalisé les vrais demandeurs.
«Quelque 5000 logements toutes formules confondues, appartenant à des personnalités et autres n’ayant pas droit, sont fermés», nous révèle une source de l’Opgi. «Pour la plupart, ces unités sont soit fermées soit font l’objet de location», précise notre source. Un fait dénoncé, mais sans réaction des autorités.

Les choses bougent
Toutefois, il est à noter que de bonnes perspectives s’annoncent, en matière d’éliminations de bidonvilles et d’habitations précaires à Annaba. Même si certains spécialistes semblent sceptiques, le processus, tente de se frayer un chemin vers la réalité. C’est ce qui ressort des activités des responsables de la wilaya d’Annaba.
Les responsables locaux ne ménagent aucun effort pour éradiquer les bidonvilles et les constructions précaires, à l’effet de donner à la wilaya un aspect séduisant. Des chefs de daïra, élus et des membres de commissions d’attribution de logements sont aujourd’hui mobilisés dans ce sens. Ils sont à pied d’oeuvre pour en finir avec les «bidonvilles» d’Annaba. Celui de Oued Forcha, Fkharines, Sidi Harb III, El Hadjar, Sidi Salem entre autres ont été et sont encore en cours d’éradication. Depuis six mois les opérations du relogement et de recasement se suivent et se multiplient à Annaba, où, plus de 6000 unités sociales devront être attribuées à leurs ayants droit, avant le mois de juin. Depuis la commune de Séraïdi, El Hadjar, en passant par le chef-lieu de la commune d’Annaba, entre autres circonscriptions d’Annaba, l’opération de relogement se poursuit. La dernière est celle de jeudi, dernier, où 70 familles de la ferme coloniale Si Saci, commune d’El Bouni, viennent d’être relogées dans des appartements décents, dans la localité d’El Kalitoussa. Par ailleurs, quelque 1100 familles de différents quartiers du chef-lieu de la commune d’Annaba, devront être relogées durant le mois en cours. Dans ce sillage, il est à signaler que 6000 unités seront attribuées avant le mois de Ramadhan, comme précisé par le wali d’Annaba.
Ce dernier qui avait rappelons-le, révélé lors d’un point de presse, que 5200 demandes ont eu des avis favorables, et devront bénéficier d’un logement social, sur un total de 15.168 examinées par le biais du Fichier national. Le reste des demandeurs, soit 1340 se sont avérés être bénéficiaires d’autres formules hors le segment social.
Cette opération d’attribution de 6000 unités, sera notons-le, suivie d’autres tout le long de l’année, et jusqu’à la fin de 2017, date butoir fixée par les responsables de la wilaya d’Annaba, pour éliminer tout ombre de bidonville à Annaba. En tout cas, qu’elle soit mythe ou réalité, la disparition des bidonvilles du paysage de toutes les villes du pays, fait l’objet d’un challenge que le ministère de tutelle s’est fixé.
Il est vrai que depuis l’avènement de l’actuel ministre de l’Habitat, les choses ont bougé, voire même changé bien que la qualité des logements soit loin d’être au diapason des normes de construction, à Annaba notamment. Mais, il demeure néanmoins, que la stabilité sociale, semble renouer avec les années d’antan. Car, La question du relogement à travers le pays est prise au sérieux, et les attributions à Annaba se poursuivent à un rythme acceptable, un wali en application des instructions strictes du Youcef Cherfa.

Source : L’expression

Par

Article précédentBIENS ABANDONNÉS EN 1962 Un casse-tête pour les Domaines
Article suivantLe logement a « bouffé » 39.000 hectares
Notre rédaction est constituée de simples bénévoles qui essaient de regrouper toute l'information concernant le logement dans un seul et même site