Près de deux mois après un sit-in pacifique observé devant le siège de la wilaya par les occupants d’un bidonville dans la proche banlieue de Tiaret, dénommée «Karman», hier, des dizaines de citoyens de ce «no man’s land», érigé sur les décombres d’un bidonville pourtant rasé il y a plus de dix ans, ont réinvesti les travées du siège de la wilaya et leurs représentants ont exigé d’être reçus par le wali.

Intervenant sur les ondes de la radio locale, le maire d’obédience FLN, Boutheldja Rabah, a évoqué «un recensement préalable de 925 foyers après recours et révision de la liste des réels occupants», non sans avertir que «des enquêtes devront être effectuées par les services de la daïra pour trier ceux éligibles au logement social locatif», avant de conclure en précisant que «l’entrevue avec les représentants de Karman a coïncidé avec une réunion décidée antérieurement par le chef de l’exécutif pour parler, entre autres, de ce bidonville».

Des propos plutôt étranges, qui contrastent avec la donne en matière d’habitat, du fait de l’inexistence de programmes nouveaux ou de substitution, comme ce fut le cas pour les 630 logements de la cité Belhadj Hachemi, dont l’attribution officielle fut notifiée et les logements bel et bien réalisés.

Cela intervient au lendemain d’une déclaration du wali, qui a affiché sa volonté de créer des lotissements sociaux avec des aides en sus. 60 000 lots, dit-on.

«Nous nous apprêtons à créer de nouveaux lotissements, dont celui de la banlieue Karman, et à privilégier dorénavant la formule logement public aidé (LPA), qui n’a rien à voir avec l’AADL», avait déclaré le wali à l’issue de sa visite à la Maison de la culture Ali Maâchi, en marge de la Journée nationale et mondiale de l’habitat il y a quelques mois.

Il est utile de préciser par ailleurs que le chef de daïra a recadré le maire après avoir constaté des écarts dans les listes établies. «Sur les 925 dont parle le maire, il n’y aurait que 700 personnes éligibles», a soutenu ce responsable. La confusion reste totale, du fait de l’absence de notifications, mais aussi et surtout parce que ce conglomérat empiète carrément sur des terres agricoles.

Source: le Quotidien d’Oran le 28/02/2019

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