ALGER – Avec plus de 14.300 logements distribués au cours des six derniers mois au profit de plus de 85.000 personnes, l’année 2014 s’achève sur un exploit de la wilaya d’Alger, jamais réalisé auparavant dans le secteur de l’habitat, ni dans la capitale, ni ailleurs sur le territoire national.

Un plan de recasement des occupants des sites précaires d’Alger a été exécuté entre 2010 et 2011 au bénéfice d’environs 12.000 familles. Ce seuil a été dépassé en 2014, avec 14.378 familles relogées en moins de six mois.

Du 21 juin au 15 décembre, la wilaya a en effet organisé 15 opérations ayant permis le déménagement de 13.338 familles vivant jusqu’ici dans les bidonvilles, les chalets, les terrasses, les caves et les immeubles menaçant ruine (IMR).

A ceux-ci, il faut rajouter les 1.040 familles qui ont bénéficié de logements sociaux-participatifs en mai à Rouïba, à l’Est d’Alger. Tous les habitants des sites de chalets ont été relogés et 308 IMR sur 382 immeubles « à évacuer en extrême urgence », ont été vidés de leurs occupants, d’après un récent bilan de la wilaya.

« Nous avons relogé plus de 85.000 personnes, à raison de six personnes par famille. C’est l’équivalent de la population d’une grande ville. Personnellement, à cause de la lourdeur des opérations de recasement, je ne m’attendais pas à cet exploit jamais réalisé auparavant », a souligné récemment le wali d’Alger Abdelkader Zoukh lors d’une conférence de presse.

La wilaya tente encore d’organiser une 16e opération avant la fin de l’année en cours en attendant la distribution de 11.000 autres logements sociaux durant le premier semestre 2015, avait assuré M. Zoukh.

Ceci dit, l’exécutif de la wilaya et les maires ne cessent de se rejeter la balle à propos de l’affectation de 6.010 logements imputés au programme de résorption de l’habitat précaire et versés dans le programme normal de distribution. Ce quota n’est pas distribué depuis juin dernier, l’affichage des listes des bénéficiaires étant toujours en suspens.

Dans leur lutte contre l’habitat précaire à Alger, les autorités locales sont à l’aise ne serait-ce que parce que l’offre en logements dépasse la demande, tient à rappeler à chaque fois le wali.

Pour prendre en charge 72.752 familles, recensées jusqu’en juillet 2013, selon le directeur de wilaya du logement Smail Loumi, la wilaya dispose d’un programme de 84.766 logements, dont 25.808 sont en cours de distribution depuis juin dernier, le reste sera réceptionné d’ici 2016.

Le gros de ce programme est réalisé à Alger, dans les communes de la banlieue comme Birtouta, Oued Chebel, Khraïcia, Tessala El Mardja, les Eucalyptus et Heuraoua. Une partie (8.679 unités) est implantée dans les wilayas de Blida (Larba, Sidi Hamed et Meftah) et de Boumerdès (Si Mustapha).

Le lancement de ce programme de recasement est intervenu dans un contexte difficile du fait de la contestation et la protestation dans plusieurs quartiers des communes du centre-ville de la capitale.

A Bab El Oued, El Madania, Gué de Constantine, Bachdjarrah ou à Chéraga, chaque quartier cherchait à obtenir, par la pression de la rue, la priorité sur l’autre dans cette distribution de logements. Mais le maintien de la cadence des opérations a ramené les gens à des meilleurs sentiments, étant convaincus que leur tour viendra.

Critiqué pour avoir privilégié le recasement des habitants des bidonvilles, qui sont au nombre de près de 58.500 familles selon le recensement de juillet 2013, la wilaya s’est défendue par la voix du chef de l’exécutif qui a expliqué que la priorité est la relance d’un certain nombre de projets bloqués depuis des années.

Le stade communal de Birkhadem, le nouveau lycée d’El Hamiz, le barrage réservoir de Douéra, l’aménagement de Oued El Harrach, le nouveau siège du ministère des Affaires religieuses à Mohammedia, la ligne ferroviaire Birtouta-Zéralda, sont quelques-uns des projets relancés à la faveur de l’évacuation des familles occupant le périmètre des chantiers de réalisation de ces projets.

D’ailleurs, la wilaya d’Alger à décidé de s’attaquer au plus grand bidonville de la capitale, celui d' »Erramli » au Gué de Constantine, afin de permettre la poursuite des travaux d’aménagement de Oued El Harrach et le lancement des travaux de réalisation d’un échangeur permettant une liaison rapide entre les deux autoroutes de la dorsale sud de la ville (les autoroutes de Ben Aknoun et de Zéralda).

L’étude des dossiers de 4.500 familles d' »Erramli » a été entamée au niveau de la commune de Gué de Constantine et de la wilaya déléguée de Bir Mourad Raïs et la commission de wilaya consacrera tout le temps nécessaire à ce cas, selon M. Zoukh pour qui les familles éligibles au logement déménageraient toutes vers la même cité actuellement en construction.

Le programme de lutte contre l’habitat précaire à Alger continue de s’appliquer normalement même si les conditions météorologiques conditionnent le rythme de réalisation des différents chantiers.

2014 aura été en fait une année faste pour la wilaya d’Alger qui a relogé autant de familles que tout ce qui a été fait durant ces dix dernières années pour la prise en charge des habitants des bidonvilles qui ceinturaient la banlieue algéroise.

 

APS

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